Dupuis : Les Tuniques bleues

/ Critique - écrit par plienard, le 23/11/2016

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Les tuniques bleues sont sur leur 31, disons plutôt sur leur 60 et 1 (album) avec le soixantième album de leurs aventures et un album hommage par une petite vingtaine d'auteurs.

Les Tuniques bleues – des histoires courtes par ... – note : 8.5/10

Pour fêter ses 60 ans, la série de Cauvin, Lambil et Salvérius se paient pas moins de 19 auteurs qui vont proposer leur vision de la série et plus précisément de la relation entre le sergent Chesterfield et le caporal Blutch. Un bel album qui regroupe 13 belles histoires, originales, émouvantes, décalées, engagées, et qui rendent hommage à la série et à ses auteurs.


© Dupuis édition 2016.

Cet album est en effet un bel hommage avec des histoires très différentes les unes des autres, qui montrent tout le champ des possibles de cette série. Denis Bodart et Thierry Gloris signent la première histoire dans le même esprit de la série-mère. De même Munuera et Sedyas reviennent sur le conflit entre indien et tuniques bleues avec leur veine humoristique. Mais si MM Cauvin et Lambil utilisent l’humour pour faire une critique de la guerre, Denis Goulet et Sti, Baba et Lapuss’, Pau et Denis Lapière ou Olivier Dutto, aux styles très identifiables, prouvent que l’humour peut être multiforme et notamment dans le graphisme. D’autres auteurs ont choisi des histoires et un style plus sérieux, voire quelquefois graves comme celle de Renaud Collin et son histoire d’indienne enlevée (qui est mon coup de cœur de l’album) ou d’Aimée de Jongh et sa belle histoire revisitée du petit tambour, et encore Olivier Schwartz avec sa critique du racisme et qui à l’image de Raoul Cauvin part d’un fait historique. De la même manière, mais dans un tout autre genre, très drôle, Clarke nous fera rire sur le daltonisme. Olivier Frasier et Joris Chamblain ne sont pas là pour rigoler mais leur histoire est de toute beauté et revient sur le comique récurrent de la série : les envies de désertion de Blutch. Enfin, Maltaite et Zidrou terminent cet hommage par une note positive : la possible réconciliation entre sudistes et nordistes.

Et cet album ne pouvait évidemment pas être fait sans la signature de l’auteur Blutch qui tient son surnom d’un copain de classe qui trouvait qu’il avait le même physique que le personnage de bande dessinée. Il clos ainsi l’album avec une page sur le futur des deux personnages et est l’auteur aussi de la couverture.

Cet album montre deux choses : que beaucoup pourraient faire un album des tuniques bleues mais qu’il n’y a bien qu’une série « Tuniques bleues par Cauvin et Lambil » et qu’il n’est pas anodin qu’une série arrive à son soixantième tome.

 

Les tuniques bleues – Tome 60 : Carte blanche pour un bleu – note : 7/10

Pendant que des auteurs s’essaient à faire du Tuniques bleues, Cauvin et Lambil montrent, si besoin en était, qu’il n’y a qu’eux pour faire « leur » tuniques bleues. Déjà 60 albums qui s’enchainent tous les ans et où les fans attendent leur sortie comme un événement. Et c’en est un, malgré le côté répétitif que le déroulé des albums pourrait laisser. Une sorte de routine et d’habitude qui tuent l’amour qu’on porte à nos héros ? Et bien, il va falloir nous réveiller car notre pauvre sergent est dans un triste état. Le pauvre est devenu complètement apathique après qu’un boulet se soit explosé près de lui. Sans  réaction, le regard vide, il va être renvoyé à la vie civile, dans un hôpital pour dingo si le caporal Blutch ne le ramène pas rapidement parmi les conscient. Ses supérieurs lui donnent 30 jours.


© Dupuis édition 2016.

La guerre est cruelle et ses conséquences souvent désastreuses : si le sergent ne revient pas parmi nous, c’est la fin de la série ! On suit donc les tentatives désespérées de Blutch avec une certaine envie qu’il réussisse au point d’avoir soi-même une solution à lui souffler.

Ce soixantième album est le prétexte pour faire un petit rappel des anciens albums, une sorte de retour en arrière, une piqûre de rappel de certains tomes qu’on serait enclin à redécouvrir.


Les couvertures des 2 albums - © Dupuis édition 2016.