Dupuis : Orbital T7, Le Spirou de ... T11, Rose T1

/ Critique - écrit par plienard, le 03/02/2017

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Alors que Yann et Schwartz continuent de décliner leur Spirou (avec un 3ème tome), une nouvelle héroïne apparaît avec le don de se dédoubler et Caleb et Mézoké doivent encore sauver l'univers alors qu'ils sont devenus des parias.

Orbital – Tome 7 : Implosion – note : 7.5/10

Les anciens agents Caleb et Mézoké sont maintenant des renégats. Avec l’aide de la sœur de Caleb, Kristina, ils cherchent un moyen de se faire oublier. Ils se rendent sur la zone stellaire de Tetsuam, lieu de convergence de tous les criminels de la confédération, en possession de larves nakruides d’une valeur inestimable. Et alors que les névronomes menacent de détruire les cités confédérées, les fugitifs deviennent alors le dernier espoir de la fédération.


©Dupuis édition 2017.

La série de Sylvain Runberg et de Serge Pellé est la parfaite héritière de la série Valerian, avec une vision plutôt pessimiste. Pour cet album, on balance entre la tension due à la situation dans laquelle se trouve Caleb et Mézoké et le burlesque avec la population de Tetsuam qui se rebelle contre les provocations incessantes des Kiderlocks.

Alors que l'univers est au bord de la destruction, Caleb, Mézoké et Kristina enchainent les situations ubuesques avec les Kiderlocks complètement loufoques. On a ainsi deux situations qui se déroulent en parallèles. Alors que les névronomes sont en train de détruire la confédération, les Kiderlocks détruisent la société de Tetsuam. Dans les deux cas, c’est bel et bien Caleb et Mézoké qui doivent pouvoir sauver la situation. Mais comment ? Car si les Kiderlocks sont sous l’emprise de stupéfiants, qu’est-ce qui oblige les névronomes à agir de la sorte ?

 

Le Spirou de ... – Tome 11 : Le maître des hosties noires – note : 7.5/10

Ce qui devait permettre à des auteurs de présenter leur vision de leur Spirou se transforme peu à peu en série parallèle où on découvre la jeunesse du groom.


©Dupuis édition 2017.

Certains auteurs ont même le privilège de pouvoir faire durer le plaisir sur plusieurs albums ! C’est ici la possibilité qui a été donnée au duo Schwartz & Yann. Le maître des hosties est donc la suite de La femme léopard (tome 7 de la série) qui est lui-même une suite du tome 5 (Le groom vert-de- gris).

C’est l’occasion pour Olivier Schwartz de dessiner toutes sortes d’animaux (hyènes, éléphants, antilopes, crocodiles ...) mais surtout de montrer tout son talent à dessiner des cases particulièrement riches en détails. Avec son scénariste Yann, ils rappellent une époque, celle de la Belgique colonialiste, et aussi une certaine culture belge avec son argot de Bruxelles. Ils en profitent pour faire quelques petits clin d’œil et hommages : aux spiroulogues Christelle et Bertrand Pissavy-Yvernault au travers des deux personnages du couple Pissano-Hiverny, à Georges Troisfontaines (un des papas de Buck Danny) qui conduit l’avion du retour pour Spirou et Fantasio, ou encore (mais là de manière beaucoup plus ironique) au sulfureux Van Melkebeke, collaborateur lors de l’occupation de la Belgique par les nazis.

Si l’album est plaisant par son graphisme et son récit, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’y cache une critique de la Belgique colonialiste, mais aussi une allusion, avec la réflexion de Spirou (case 3, page 58), aux problèmes de l’intégrisme religieux que nous rencontrons actuellement. Mais je vous rassure, le récit est suffisamment léger et drôle pour que cet album reste un très bon divertissement.

 

Rose – tome 1 : Double vie – note : 7/10

Rose vient de perdre son père, abattu d’une balle dans la tête. Ancien détective privé, la police s’oriente sur ses anciens dossiers. Quant à Rose, elle découvre peu à peu une malédiction et un secret de famille que seul son don était capable de dévoiler : elle est capable de se dédoubler. Elle va ainsi rencontrer trois fantômes qui vivent dans la maison où se trouve le bureau de son père.


©Dupuis édition 2017.

C’est dans un rythme assez lent qu’on suit l’enquête presque involontaire que Rose va mener. Une enquête pour connaître la raison de la mort de son père, mais surtout comprendre pourquoi elle a ce don et qu’elle est cette malédiction. Car tout semble lier.

Annoncée en trois tomes, cette nouvelle série chez Dupuis, écrite par Denis Lapière et Emilie Alibert, affiche une sérénité et une évidence des plus étranges. Le dessin de Valérie Vermay apporte cette ambiance reposante qui nous empêche de nous effrayer lorsque l’on rencontre des fantômes.

Une ambiance qui rappelle La mémoire de l’eau un diptyque dessiné par Valérie Vernay et écrit par Mathieu Reynès (le dessinateur d’Alter ego de Denis Lapière). Maintenant, ce que l’on veut, c’est connaître le secret de tout cela et pour cela il faudra attendre jusqu’au bout des trois tomes.


Les couvertures des 3 albums - ©Dupuis édition 2017.