Dupuis : Ni terre ni mer, Yoko Tsuno T28, Intempérie

/ Critique - écrit par plienard, le 07/07/2017

Tags : yoko tsuno vinea dupuis leloup livraison science

Trois albums Dupuis au récit très différents.

Ni terre, ni mer - Tome 1 - note : 7/10

Le nom d'Olivier Megaton évoque peut-être quelque chose pour vous. Si c'est le cas, ce n'est pas par le média de la bande dessinée car il signe ici son premier scénario chez Dupuis. Ce serait plutôt par le cinéma où il a réalisé des films d'action connus et reconnus comme Le Transporteur 3, ou Taken 2 et 3.
Originaire de la banlieue parisienne et issu des milieux des graffitis dans le seconde moitié des années 70, il va aussi toucher à de nombreux modes d'expression tels que - roman, peinture, cinéma - et vient faire une incursion dans le monde du neuvième art.


© Dupuis 2017.

 
Un parcours atypique et multiple pour cet auteur qu'on devine au caractère bien trempé (à ses débuts, il a refusé d'être un simple assistant de Luc Besson), et signe ici un thriller haletant.
Un groupe d'amis - Alex, Thomas, Hélène, Julie et Ève - se retrouvent pour une croisière en voilier après deux ans de séparation dans un but bien précis. Une sorte de mission à remplir dont ils gardent le but caché. Un lourd secret les lie et ce voyage doit leur permettre d'exorciser d'anciens fantômes. Mais la virée tourne au cauchemar. Une tempète se lève et le bateau finit par s'échouer sur une île où ils trouvent refuge dans un phare.

C'est un scénario plus que classique qu'on découvre en tournant les pages les unes après les autres : un groupe d'amis perdus au milieu de nulle part, un secret inavouable, et une série de disparitions. Le cocktail est connu mais il est enivrant et presque addictif.
Le dessin de Nicola Genzianella (Bunker T2 à T5), qu'on a récemment lu dans William Adams, samouraï (Casterman) continue ici dans un environnement maritime avec plus de puissance et de tension. La psychologie des personnages y est bien rendue, et la pression monte au fil des pages.


Yoko Tsuno - Tome 28 : Le temple des immortels - note : 6/10

L'héroïne de Roger Leloup s'offre une vingt-huitième aventure dans la suite des tomes précédents, en s'enfonçant un peu plus dans les entrailles de la Terre. L'auteur refait une histoire qui lorgne sur la littérature, et en particulier de Tristan et Yseut auquel il est fait de nombreuses fois allusion. Une histoire entre tradition celte et technologie vinéenne.


© Dupuis 2017.

 
Alors que Yoko Tsuno participe à l'enregistrement de son ami Ingrid au clavecin, elle détecte des parasites dans les dernières mesures. Préoccupée, elle sort sur la terrasse où l'attend un survoleur vinéen. Un message de Khâny l'invite à la rejoindre au plus vite. Cap en écosse, où elle va decouvrir une abbaye cachée dans les cavernes et va rencontrer une jeune fille, Yseut, d'un vieux peuple celte caché sous terre.

 

Intempérie - note : 8,5/10

Javi Rey est le dessinateur d'Un maillot pour l'Algérie et revient avec un nouvel album, toujous dans la belle collection Aire libre des éditions Dupuis en tant qu'auteur complet. Il adapte un roman de l'espagnol Jésus Carrasco, Intempérie, récompensé par de nombreux prix.


© Dupuis 2017.

 
Un jeune garçon est recherché par tout le village. Il a mystérieusement disparu, laissant son père dans l'inquétude. En réalité, le petit se cache et a décidé de se sauver vers le Nord, vers un endroit loin ds coups de son père et des attentions trop poussées de l'alguazil.
C'est un récit fort et une adaptation impeccable que nous proposent les éditions Dupuis. Ce petit garçon dont on ne saura jamais le prénom fuit pour sa survie et va rencontrer une aide inattendue en la personne d'un vieux berger qui va rapidement comprendre ce qu'il fuit bien que pratiquement aucun mot ne soit échangé. C'est d'ailleurs une des forces de cet album. Bien qu'il y ait très peu de dialogue, seulement quelques philactères avec des description, on comprend facilement et rapidement ce qu'il se passe ou s'est passé.
Le dessin réaliste et les couleurs de Javi Rey sont âpres. On est en Espagne, en pleine sécheresse, mais on a l'impression d'être dans un univers à la Mad Max tant certains personnages sont livrés à eux même ou abjects en montrant tout ce que l'humanité peut faire de pire. A l'inverse, le petit et le vieux, sont ce que l'humanité pourrait faire de mieux.
Intempérie, c'est un peu Rémi sans famille (le roman d'Hector Malot) en version espagnole et en pire. Une adaptation réussie et validée par l'auteur, Jésus Carrasco, lui -même.


Les couvertures des 3 albums - © Dupuis 2017.