Dupuis : Jojo intégrale 3, l'Almanach

/ Critique - écrit par plienard, le 25/09/2019

Tags : dupuis albums glenat jean spirou journal integrale

Deux classiques de la bande dessinée avec des atmosphères extrêmement différentes.

Jojo - intégrale n°3 : 1999 - 2003 - note : 9/10

Il est des trésors comme cela dont on ne mesure pas tout de suite l'importance où la qualité. La série Jojo d'André Geerts (décembre 1955 - juillet 2010) est sans doute de ceux-là. Elle n'a jamais eu le succès public qu'elle aurait dû. Les éditions Dupuis, avec leur collection intégrale, nous le rappelle et nous offre l'occasion de rattraper cet oubli.


Les couvertures des 5 albums - © Dupuis.

 Et c'est ici la troisième intégrale consacrée à la série Jojo avec les albums parus entre 1999 et 2003. cinq albums dans lesquels la poésie et la tendresse de l'enfance ressortent à chaque page pour le régal des lecteurs.

On retrouve ici les numérotés de 9 à 13 où le père de Jojo va devenir un peu plus présent. Ce brave plombier, à l'humeur toujours joyeuse, travaille sans cesse (ce qui explique son absence dans les albums précédents) va devenir un personnage secondaire récurrent au moment ou Jojo en a le plus besoin. Et chacune de ses apparitions la joie de Jojo est perceptible. Rappelons que le pauvre garçon est orphelin de sa mère et qu'avec Le retour de Papa (T9), Jojo va enfin profiter de vacances en famille, avec son père, sa mamy, mais aussi rencontrer ses trois tantes aux caractères bien différents.


© Dupuis.

 Et puis, il y a les copains. Si Gros-Louis est toujours là, l'album n°10 (La Chance de Sébastien), va se centrer sur un autre camarade de classe tout fraichement arrivé dans l'école, Sébastien Poissou, au nom malheureusement pour lui révélateur.

Après la famille, les copains, il y a aussi les copines avec la sympathique Charlotte (11) qui a la particularité de toujours choisir le contraire de ce qu'elle veut, par timidité. Cela ne lui facilite pas la vie et jojo trouve cela pour le moins étrange, lui qui a tendance à être franc. Avec Gros-Louis, qui a le béguin pour Charlotte, ils vont essayer de l'aider à être moins timide.

Après onze albums, et lorsque l'on connait la joie et le bonheur qu'il y a entre Jojo et sa mamy, on a du mal à croire que Jojo puisse être envoyé en pension. Et pourtant, dans le tome 12 de ces aventures, c'est bel et bien le cas. Si le jeune garçon est susceptible de faire quelques bêtises, on ne peut pas croire qu'il en est fait une si grosse pour être envoyé loin de sa mamy. En effet, rien dans la série d'André Geerts n'est méchant ou violent. Et cet épisode va une fois de plus le prouver. Car ici Jojo va accepter d'aller au pensionnat de l'école qui va rouvrir spécialement pour lui. En effet, sa mamy va devoir se faire opérer et son père travaille trop pour pouvoir le garder. L'occasion pour le directeur de l'école de monter une facette qu'on ne lui connaissait pas forcément. Une histoire a vous faire aimer le pensionnat.

Mais comme tout enfant qui se respecte, l'ordre et le rangement ne sont pas forcément les deux préceptes les plus retenus par Jojo. Dans le tome 13, il va bien falloir, par contre, qu'il range sa chambre - c'est un ordre de mamy - où c'est une véritable pagaille. L'occasion de rêver à de sacrés jouets avec chaque jouet.

À écouter les anciens, rien n'est plus comme avant. Et si on peut comprendre leur point de vue, la série d'André Geerts montre quelques valeurs universelles de l'enfance que la modernisation ne pourra jamais enlever . En cela, cette série reste à part et indémodable.

 

L'Almanach - note : 8,5/10

L'Almanach de Jean-Claude Servais est initialement paru il y a plus de 30 ans, en 1988, aux éditions Casterman, puis réédité en deux tomes sous le titre Les Diaboliques. C'est aujourd'hui les éditions Dupuis qui nous permettent de redécouvrir cet album et ses douze récits, un pour chaque mois de l'année, et auxquels correspond le prénom d'un homme ou d'une femme, dans une atmosphère de paganisme et parfois légèrement érotique. Toutes les histoires sont en noir et blanc prouvant si cela était vraiment nécessaire la qualité et la précision du trait et du dessin de Jean-Claude Servais.


Les anciennes éditions - © Casterman.

 En janvier, alors que le facteur de campagne fait la livraison du courrier et en profite pour boire un verre à chaque maison, sa femme est en train d'accoucher. Mais le chasseur maudit et sa meute rôde aux alentours pour récupérer les nourrissons morts-nés.

En février, une fête paienne pour chasser l'hiver va dégénérer et restera dans l'oubli. Jusqu'à ce qu'un fantôme revienne.

En mars, un marchand de tissu va trouver refuge chez Hélène dont le mari est parti à Paris. Mais elle est si "accueillante" que le pauvre homme se laisse séduire. Mais la belle cache un secret.

En avril, le maître charon voit naître son fils. Mais depuis, ses agneaux meurent les uns après les autres.

En mai, les Clairjean convoitent le pré du père Mimile. Et l'orage et la crue qui s'annoncent vont leur donner l'occasion de modifier le lit de la rivière qui sépare les deux terrains.

En juin, Théophile et Emile sont jumeaux. Mais le premier est bossu et aime en secret la belle Marion. Quand la troupe "Casapetra" arrive au village avec ses nains et sa sirène, le "bossu" n'a plus qu'à les rejoindre.


© Servais.

 En juillet, deux citadines débarquent à la campagne pour échapper à la police. Mais lorsqu'elle rencontre un jeune adolescent sans défense, leurs pulsions meurtrières reprennent le dessus. Bien mal leur en a pris, car la justice paysanne est plus expéditive.

En août, un instituteur vient prendre ses quartiers dans sa nouvelle école. Si la salle de classe est parfaite, les quartiers privés ont besoin d'un sacré coup de fraicheur. Mais les murs de la maison semblent dotés d'une vie à part entière.

En septembre, un pauvre vagabond arrive au village et veut prendre une chambre à l'auberge de la mère Gruslin. Contre toute attente, l'homme est en possession d'un petit pactole et se rappelle au bon souvenir de son hôte.

En octobre, une fille et sa mère sont arrivées depuis un an au village et on n'est jamais été vues à la messe ! Que cache ses deux femmes ?

En novembre, l'ainé d'une famille a mystérieusement disparu. Le curé du village s'en inquiète mais d'après sa famille, il est parti à la ville.

En décembre, nous sommes à la veillée de noël. Mais le petit Jésus a disparu de la crèche. C'est le branle-bas de combat au village qui cherche partout après. Serait-il chez le vieux Félicien qui ne vient plus à la messe ?

 


Les couvertures des 2 albums - © Dupuis 2019.