Delcourt : Virus T1, Valois T2, Les fantômes de Neptune T3, Constance d'Antioche T1

/ Critique - écrit par plienard, le 22/03/2019

Tags : tome antoine histoire fiction francois olivier roi

Virus - Tome 1 : Incubation - note : 8/10

Quand un ancien ingénieur biologiste moléculaire se met à faire de la bande dessinée, de quoi parle-t-il ? De virus évidemment … Mon intro est légèrement orientée afin de présenter le nouvel album de Sylvain Ricard car celui-ci a déjà plus de trente livres à son actif, et le thème des maladies virales n'est pas vraiment récurrent dans sa bibliographie.


© Delcourt 2019.

 Il livre ici une histoire totalement flippante, avec une montée de l'anxiété au fil des pages savamment orchestrée et avec un tel réalisme qu'on ne peut qu'y croire. Il est aidé en cela par le dessin de Rica, un dessinateur qu'on a pu découvrir, notamment avec la série collective, Les Autres Gens. Son dessin, en noir et blanc, réaliste, avec des expressions de visages extrêmement parlantes, nous plonge dans un récit journalistique. Les différents points de vue sont parfaitement représentés : l'embarras des chercheurs qui comprennent la catastrophe humanitaire à venir ; le cynisme des politiques ; le pragmatisme des instances de l'état ; l'ambiance techno ; le début de la prise ce conscience …

On en est qu'au premier tome, à l'incubation. Le récit est méticuleux, précis et termine sur un dossier sur les Virus qui finit de vous convaincre du réalisme de l'histoire que vous venez de lire.

Attention, c'est un coup à attraper le virus de cette bande dessinée et d'en vouloir encore plus. À propager sans risque si vous êtes sûr de ne pas flipper au moindre événement. Personnellement, je commence à regarder de travers mon voisin qui tousse …

 

Valois - Tome 2 : Si deux pro nobis, quis contra nos ? - note : 7/10

Thierry Gloris semble avoir deux passions dans la vie : l'histoire et la bande dessinée. Les séries Reines de sang - Cléopâtre et Isabelle -, Champs d'honneur et maintenant Valois le prouvent. Pour cette dernière, on suit le français désargenté Henri Guivre de Tersac et l'espagnol Blasco de Vilallonga qui vont se retrouver réunis et engagés dans le flot de l'Histoire. Ils entrent ici au service d'un condottiere, et participent aux guerres entre les états italiens, le pape et le roi de France.


© Delcourt 2019.

 Un récit qui s'adresse aux fondus d'Histoire, précisément de la période Renaissance, même si Thierry Gloris fait un effort d'explications et de simplification des conflits entre puissants de l'époque. Reste que les protagonistes sont nombreux et que chacun joue pour son propre camp.

Jaime Calderon donne le meilleur de lui-même et rien que pour son trait on se réjouit de lire une telle bande dessinée. Peu nous importe si on ne perçoit pas toutes les manigances politiques car avec les personnages d'Henri et de Blasco, le romanesque est bien présent.

 

Les fantômes de Neptune - Tome 3 : Collapsus - note : 7/10

C'est l'heure des révélations pour Meena  dans ce troisième tome de la série Les Fantômes de Neptune par Valp aux éditions Delcourt.

La jeune Meena va ainsi découvrir qu'elle n'est qu'un pion entre deux camps qui s'affrontent. Mais qui est dans le bon camp ? Elle va prendre en main son destin mais reste contrainte par le chantage que lui propose Viktor.


© Delcourt 2019.

 Valp - de son vrai nom Valentine Pasche - offre une belle évolution à son personnage et fait rebondir l'intrigue avec quelques révélations d'importances : sur le passé de Meena et son affinité avec les Kheropis.

L'univers steampunk légèrement acidulé de cette série est plaisant. On est proche d'une série comme Le château des étoiles d'Alex Alice aux éditions Rue de Sèvres, mais Les Fantômes de Neptune a bien son identité propre tant dans l'intrigue que dans le graphisme. On peut apprécier les deux séries, surtout si on est un fan de ce genre de récits.

 

Reines de sang, Constance d'Antioche, la princesse rebelle - Volume 1 - note : 8/10

La collection Reines de sang permet de découvrir une nouvelle reine tout à fait extraordinaire. Constance d'Antioche - peu d'entre nous la connaisse ou ont jamais entendu parlé d'elle - montre pourquoi et comment les héritiers et héritières du pouvoir ne conçoivent pas leur vie autrement qu'en gouvernant.


© Delcourt 2019.

 Et c'est Jean-Pierre Pécau qui se charge de pallier notre manque de culture historique. Le scénariste de nombreux albums sur fond historique dont le best-seller Histoire secrète (35 tomes, série en cours chez Delcourt) montre encore sa qualité à délivrer des récits historiques avec ce petit bijou de présentation d'une reine et son rôle de souveraine. En fermant ce premier tome, vous comprenez ce qui fait un roi ou une reine. Ils sont élevés pour cela, pour diriger leur territoire selon leur vision.

Le plus de Constance, c'est qu'elle montre une maturité étonnante et son sens de la diplomatie dès son plus jeune âge. Malgré sa condition de femme, en tant qu'héritière du trône d'Antioche, elle veut prendre part aux décisions qui influencent l'avenir de son royaume et de ses sujets. Et malgré une haute estime de sa fonction, elle apparaît rester simple et honnête.

Gabrielle Parna est un dessinateur italien et son trait précis et détaillé sert admirablement bien le récit de JP Pécau. Le petit plus pour les fans de la série Reines de sang est d'y retrouver la reine Aliénor (qui a eu droit à six tomes - Aliénor, la légende noire - .

 


Les couvertures des 4 albums - © Delcourt 2019.