6.5/10Delcourt : Reines de sang - Roxelane la joyeuse T1 & Catherine de Médicis T3

/ Critique - écrit par plienard, le 27/05/2020
Notre verdict : 6.5/10 - Deux reines sans champignons, s'il vous plaît !

Alors que le triptyque sur Catherine de Médicis prend fin, la collection des Reines de sang chez Delcourt s'enrichit d'une nouvelle souveraine, Roxelane, dite "la joyeuse", esclave dans le harem de Soliman le magnifique dans la Turquie du XVIème siècle.


© Delcourt 2020.

 La mère du sultan Solimane le magnifique tiens le harem de son fils avec une certaine poigne. Le retour de la favorite, Gulbahar, et de ses fils, à Istanbul sonne le glas d'une certaine douceur de vivre pour celle-ci. Au sein du harem de nombreuses femmes envient sa position et sont prêtes à tout pour prendre sa place. Parmi elles, Roxelane, se fait remarquer par son rire mais aussi par son insatiable volonté d'apprendre. Si elle n'est encore qu'une simple novice, elle ne compte pas en rester là et veut surprendre, pas seulement par sa beauté, mais aussi par son érudition.

C'est pour une plongée dans les méandres et les règles du harem dans laquelle ce premier tome nous emmène. Après Frédégonde la sanguinaire (deux tomes), Virginie Greiner revient pour une nouvelle reine dont on cerne mal la réelle ambition tout au long de l'album. Veut-elle devenir la favorite ou cherche-t-elle juste à s'instruire et éviter la promiscuité du harem ? On a du mal en effet à croire qu'elle complote pour devenir la première femme du harem alors qu'elle semble si peu au fait des us et coutumes de cette institution. Une certaine innocence ressort de ce personnage somme toute sympathique.

La scénariste retrouve, ici, le dessinateur de la série Harry Dickson (16 tomes chez Soleil), Olivier Roman, avec qui ils ont signé le troisième tome de Rendez-vous avec X (chez Glénat). Un dessin précis et détaillé, rehaussé par la qualité des couleurs de Filippo Rizzu. On est en plein dans la norme de la collection qui nous offre des histoires de femmes étonnantes.

Pour ce qui est des femmes étonnantes, Catherine de Médicis, en est une. Issue d'une des familles les plus célèbres d'Italie - qui a récemment eu droit à une bande dessinée aux éditions Soleil (5 tomes), Médicis - elle est tristement célèbre pour son implication dans le massacre de la Saint-Barthélemy. Et c'est sur cet épisode tragique de l'histoire de France que le troisième et dernier tome sur cette reine maudite est consacré.


© Delcourt 2020.

 Les auteurs d'une autre reine de sang, Aliénor, la légende noire (6 tomes), Arnaud Dalalande, Simona Mogavino - les scénaristes - et le dessinateur, Carlos Gomez, confrontent Catherine à sa vision des évènements et son possible sentiment de culpabilité à l'heure du jugement dernier. Celle qui aura dirigé la France et côtoyé les plus grands, se retrouve à raconter son histoire, pas seulement à son confesseur, mais aussi à ses serviteurs. Un récit pas toujours simple à suivre - pas à cause du talent des auteurs, mais de la complexité de la situation et du nombre de protagonistes - mais qui intéressera les fans de récits historiques. La mise en scène est superbe et on plonge dans les complots d'état avec force et conviction.

 


Les couvertures des 2 albums - © Delcourt 2020.