Delcourt : Jour J T33, L'Homme de l'année T13, Rat et les animaux moches

/ Critique - écrit par plienard, le 28/05/2018

Tags : michel jean bandes nicolas uderzo goscinny gallimard

Jour J - Tome 33 : Opération Downfall - note : 7,5/10

Le père de la bombe atomique (dans notre univers), Robert Oppenheimer, a fui le projet Manhattan dont il est le leader, avant la réalisation du monstre atomique. Son évasion n'est évidemment pas du goût des militaires et du FBI qui mettent tout en œuvre pour le récupérer. Dans son périple, il rencontre Jack Kerouac et vont traverser les Etats-Unis jusqu'à San-Francisco. Mais les russes vont aussi se mettre à leur poursuite.


© Delcourt 2018.

 Suite et fin de l'épopée uchronique de Oppie par Duval et Pécau et dessiné par Denys. La chasse à l'homme est sans soute moins rocambolesque que dans le tome 32 mais la vision uchronique de la série prend ici tout son sens. Quelles conséquences de la défection du scientifique pour la constitution de l'arme atomique ? Comment finir la guerre ? Il va empêcher la création d'une arme de destruction massive et peut-être la mort de milliers d'être humains. Mais quelles seront les conséquences sur la guerre entre les USA et le Japon ? Et n'est-ce pas reculer pour mieux sauter ? Les auteurs vous apportent une réponse tout à fait intéressante.

 

L'Homme de l'année - Tome 13 : 1888, le véritable Jack l'éventreur - note : 8/10

Il y a des événements ou des personnages qui inspirent les auteurs plus que d'autres. Celui de Jack l'éventreur est de cela. D'autant que le mystère sur son identité reste entier.


© Delcourt 2018.

 Le treizième tome de la série L'Homme de l'année propose de répondre à cette question dans une version tout à fait originale.

Nous sommes en 2007 et un couple débarrasse, dans le quartier de White Chapel, la maison de leur grand oncle décédé. Ce dernier est le descendant d'un bobbie qui a travaillé sur l'affaire du tueur. Dans le grenier, ils y découvrent un indice que le policier a subtilisé à l'époque.

Un très bon album qui vaut par son sujet bien sûr, mais aussi par son point de vue original et enfin par son dessin d'une grande qualité et suffisamment expressif. On connaît rapidement le tueur mais sa personnalité est subtilement exposée.

 

Rat et les animaux moches - note : 8/10

C'est à travers un titre étrange qui n'aspire à la beauté que l'autrice Sibylline nous invite à découvrir une sorte de conte pour enfant. Et comme tout bon conte qui se respecte, tout n'y est pas rose, bien au contraire. On va y rencontrer un rat et toutes sortes d'animaux qui nous effrayent ou nous dégoûtent. Et quand on s'appelle Sibylline, du nom de la souris héroïne de Raymond Macherot, il n'est pas anormal de raconter des histoires de … rat.


© Delcourt 2018.

 Rat est un animal un peu particulier. Chassé de la maison dans laquelle il s'était installé, il part dans l'espoir de retrouver un foyer qui accueillerait à bras ouvert. Mais c'est partout pareil. Personne ne veut d'un rat dans la maison. Il erre donc sur les chemins, et se retrouve dans une forêt, près d'un village aux habitants étranges : des animaux moches. Tout comme lui, ceux-ci ont été rejetés, chassés, moqués. Ils ont trouvés refuge ici, où ils ont construit leur village, et où ils lamentent à longueur de journée. Rat décide de les aider et de leur redonner de l'espoir en changeant leur vie.

Sibylline signe un conte digne des frères Grimm où l'horreur côtoie la beauté mais n'est pas forcément là où on le croit. Un conte à la morale extrêmement touchante où la beauté n'est pas gage de sympathie, bien au contraire. L'optimisme de Rat et son imagination folle prouvent qu'il est toujours possible de franchir les épreuves les plus insurmontables.

Ce conte montre que malgré les apparences, on peut trouver de belles choses en toutes choses. Une morale à réfléchir sur notre société qui a tendance à valoriser le beau et à rejeter le laid.

 


Les couvertures des 3 albums - © Delcourt 2018.