Delcourt- Furtif, Excellence et Umbrella - Des noms qui font rêver

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 19/10/2021

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Delcourt envoie ses super-héros un peu fêlés sur le devant de la scène.

Furtif – note : 6/10

« Je suis trop vieux pour ces conneries », la phrase prononcé par le personnage de Danny Glover dans l’Arme Fatale résonne bien avec Furtif. Non, pas que Mike COSTA soit trop vieux pour écrire, bien au contraire. Et cela ne concerne pas non plus les talents de dessinateur de Nate BELLEGARDE que je connais pour son passage sur Invincible. Non, cela concerne le super-héros Furtif.


© Delcourt 2021.

 

En effet, mis à part sur quelques univers parallèles, nous sommes habitués à voir nos héros (et leurs amis) comme ayant plus ou moins le même âge alors que les époques passent. Spider-Man a dû mettre 20 ans à franchir l’adolescence et il est toujours jeune adulte. Pas mal pour un mec qui a débuté dans les années 60. Et je vous épargne le fait que sa tante May doit avoir dépassé les 200 ans ! Dans Furtif, ce n’est pas le cas, le héros vieillit et même qu’il semble perdre la boule. Pour son fils, Tony, c’est logique, son père a la maladie d’Alzheimer et même si l’armure permet à l’homme vieillissant de voler et de combattre le crime, la technologie ne peut rien faire pour réparer le cerveau du héros. L’histoire est un one-shot efficace qui, sous l’angle héroïque, embrasse les difficultés qu’engendre cette maladie. On y voit la peine du fils qui voit son père se perdre et on y voit le père qui se sent partir par moment mais qui veut continuer à se battre pour ses idéaux. Certains passages explicatifs sur la fin sont moins bons et le méchant perd en charisme au fil du récit mais globalement, c’est un récit efficace.

Visuellement, c’est enlevé, vivant et certaines planches illustrent bien le quotidien de Furtif qui sent son monde se dérober. Furtif est donc un comics plein d’énergie avec un héros qui doit se battre contre lui-même pour accomplir son devoir. Un vrai héros quelque part.

 

Excellence - Tome 01 – note : 7/10

Place à la magie maintenant avec le tome 1 d'Excellence. Le comics de Brandon THOMAS débarque et il le fait avec énergie. Pour réaliser cet exploit, il est aidé par Khary RANDOLPH qui a déjà œuvré sur Spawn et sur Tech Jacket. Ici, pas de pacte, pas de technologie. Dans Excellence, tout se fait avec la magie.


© Delcourt 2021.

 

Imaginez un monde où la magie est là, elle est partout et que ses utilisateurs soient organisés pour servir au mieux la société et notamment les individus avec un fort potentiel. On trouve du coup des grandes familles de magicien, des sortes de nobles et c’est de là que vient notre héros Spencer Dales. Sauf que Spencer, il se bat depuis toujours pour tout car il a l’impression de décevoir son père depuis sa naissance. Un père qui lui semble froid et rigide. Seules les figures féminines de sa famille l’aident à ne pas craquer mais cela ne durera qu’un temps. Spencer va donc se rebeller, essayer de comprendre ce monde, ce système et peut-être même que lui et son père seront plus proches qu’ils l’imaginent.

Ce résumé indique bien toute la richesse des personnages et de l’univers d’ Excellence. Pourtant, lors des 160 pages, nous avons beaucoup d’action, de rythme et ça va à cent à l’heure. Même le repos est un moment intense dans ce comics. Cela dit, à faire dans l’action tout en plaçant du contenu, on a quelques comportements un peu exagérés et le côté magique est parfois un raccourci pour sortir un pouvoir du chapeau et s’en sortir pour le chapitre suivant.

Mais Excellence est prenant, avec sa narration en flashback, avec son découpage énergique et ses effets de lumières. On est intrigué, on veut en savoir plus et connaître le destin de Spencer (et savoir qui se cache derrière certaines capuches).

 

Les Contes de la Umbrella Academy - Tome 01 : Tu pues la mort ! - note : 6/10

Que les fans d’Umbrella Academy se rassure, il reste des choses à raconter sur cet univers. Pour ce faire, nous avons Gerard WAY (déjà vu sur le comics de la série) avec Shaun SIMON (qui avait travaillé avec WAY sur Killjoys). Les deux hommes vont voir leur récit être mis en image par Ian CULBARD. Et ils vont faire ça pour illustrer la vie du plus rock & roll de l’académie : Klaus !


© Delcourt 2021.

 

Pour ceux qui l’ignorent Klaus est celui qui parle aux morts (c’est rappelé rapidement dans le Comics rassurez-vous) mais pour mieux utiliser son pouvoir, il a besoin de drogue, d’alcool et de tout ce qui altère l’état d’un individu. Quand on grandit comme cela, pas étonnant qu’à 18ans, on fasse la connerie de trop et que l’on se fasse virer de l’école (oui encore). Du coup, que fait Klaus ? Il erre, il cherche à se défoncer et se retrouve à Hollywood dans l’univers des strasses, des paillettes mais aussi des drogues et des fantômes dans le placard. Ambiance âge d’or dans l’air sur fond d’esprits, de monstres et autres organisations secrètes. Si l’histoire est toujours surprenante, on regrette le côté prévisible des personnages et le manque de subtilité de l’ensemble. Mais il y a tout de même quelques beaux moments comme ceux que l’on a dans le bar du purgatoire.

Visuellement, c’est sympa, un petit côté Mignola même s’il manque la substance, l’aspect presque palpable des textures que Mignola peut procurer.

Un petit spin-off sympa qui se laisse même approcher par les néophytes qui ne connaissent pas la série.