Dargaud : Le Roi de paille T2, Un papa une maman une famille formidable (la mienne), Yojimbot T1

/ Critique - écrit par plienard, le 19/02/2021

Des hommes jusqu'aux robots ...

Le roi de paille - Tome 2 : Le couronnement de la reine morte - note : 8/10

Isabelle Dethan revient avec un second et dernier tome du Roi de paille aux éditions Dargaud à la fois beau, intéressant et original.


© Dargaud 2021.

 

La princesse égyptienne Neith a fui son pays avec son frère Sennedjem pour échapper au mariage forcé avec le pharaon, son père. Elle se retrouvera à servir de nurse aux enfants d'Amel, le fils du roi de Babylone. Et son frère, Sennedjem, sera choisi pour attirer la malédiction divine qui touche le souverain en servant de roi de paille. Neith réussira à sauver son frère grâce à un espion égyptien. Et c'est ainsi qu'on se retrouve au début de ce tome, où son désir le plus cher, reste de réussir à se sauver avec son frère. Et les événement vont précipiter leur évasion. Le roi veut marier de force son fils avec une princesse Mède. Devant le refus de celui-ci, il fait assassiner la femme qu'il aime. Amel se réfugie alors dans le désert du Sinaï avec les deux égyptiens, tirant profit de la malédiction liée au roi de paille.

Isabelle Dethan signe une BD à la teneur politique où stratégies et alliances s'opposent aux sentiments, le tout dans une reconstitution historique convaincante . Les couleurs chaudes de ses aquarelles nous plongent dans la Mésopotamie du 6ème siècle avant JC avec aisance.

Une belle BD.

 

Un papa, une maman, une famille formidable (la mienne !) - note : 7,5/10

Florence Cestac est de retour avec un nouvel album qui clôture le cycle autobiographique. De son propre aveu : "l'autobiographie, j'arrête, j'ai fait le tour".


Tout est dit ! - © Dargaud 2021.

 

Après Filles des oiseaux (volume 1 & 2), déjà chez Dargaud, où elle revenait sur sa période en internat, place maintenant à sa famille. Un frère (le petit dernier), une sœur (l'aînée) et une mère qu'elle admire mais surtout un père, parfait archétype du chef patriarcal des 30 Glorieuses.

Le talent de Florence Cestac est de rendre cet homme aussi ridicule qu'il est infect avec sa famille. Aucun mot gentil, aucune affection pour sa femme ou ses enfants, parfois humiliant. Face à ce tyran, la mère sera la bouée de sauvetage. Et Florence n'aura d'autre choix que de se rebeller pour devenir l'autrice reconnue qu'elle est maintenant.

Un album au titre profondément ironique et qui montre le talent de Florence Cestac à raconter avec humour un homme qui ne l'est pas.

 

Yojimbot - Acte 1 : Silence métallique - note : 7/10

Une histoire asiatique dans un album au format de roman graphique, Sylvain Repos et les éditions Dargaud s'amusent à mélanger les genres pour mieux surprendre leurs lecteurs. Sauf que l'album est un peu plus cher qu'un manga et que les adeptes du roman graphique ne recherchent pas forcément une histoire futuriste. Mais nul doute que cet album - le premier d'une série de quatre annoncés - devraient pourtant parvenir à ses fins tant l'originalité de l'histoire et la qualité du dessin parviennent à faire oublier les principes de chaque lecteur.


© Dargaud 2021.

 

Nous sommes dans un futur pas forcément tout proche. Le récit s'ouvre sur une plaine trempée par la pluie. Là, deux robots vont s'affronter. Ce sont des Yojimbot, des robots samouraïs. Ils répètent des scénarios de combat programmés dans leur logiciel. Caché dans les fourrés un homme attend la fin du combat qui va s'achever sur un match nul. L'homme ne veut pas se faire remarquer et surtout éviter d'être repéré par les robots ou des drones. Mais son fils n'a pas pris les mêmes précautions et quand celui-ci se retrouve face à un Yojimbot, il est déjà trop tard. Les drones et les robots arrivent.

Sylvain Repos est l'auteur de cette bande dessinée dont il ressort une belle sensibilité dans les personnages, le jeune garçon évidemment, mais aussi, chose plus extraordinaire, dans le robot qui va se charger de le protéger. Mais est-ce réellement des émotions, où juste un algorithme censé protéger les humains ? Peut-être est-il piloté à distance ? Dans ce premier tome, l'auteur installe son univers et laisse évidemment pleins de questions en suspens : pourquoi cherche-t-on à éliminer ce père et son fils ? Qui ce cache dans la tour ? 

Si tout cela ressemble à un récit post-apocalyptique, l'ambiance n'est pas pour autant si sombre. Une certaine forme d'humour ressort même avec le comportement singulier des Yojimbot.

L'homme est-il le seul à être doté de sentiments ? Un robot peut-il éprouver un sens de l'humanité ? En cela, le roman graphique de Sylvain Repos est tout à fait bienvenu.

 


Les couvertures des 3 albums - © Dargaud 2021.