Dargaud : Opération Copperhead, L'expédition T3, Le nouveau monde T1, Valérian par ...

/ Critique - écrit par plienard, le 13/11/2017

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De l'aventure, de l'héroïsme, de l'espionnage, de l'historique, de l'épique, du cinéma, de la science-fiction ... aux éditions Dargaud, on ne s'arrête plus ...

L'expédition - Tome 3 : Sous les larmes sacrées de Nyabarongo- note : 8/10

On plonge au plus profond de l'Afrique avec ce troisième tome de l'Expédition par Richard Marazano et Marcelo Frusin, aux éditions Dargaud.

Un récit d'aventures, sur fond d'épopée historique, où un groupe de romains, parti à la recherche d'une cité mythique, va se retrouver retenu prisonnier. Leur chef, Marcus, surnommé le Lion de Nubie, va rester deux ans dans le coma avant son réveil pour réaliser la situation où ils se trouvent.


© Dargaud 2017.

 C'est un sentiment de puissance et de rage qui prédomine à la lecture de ce troisième tome. Un sentiment qui confine à la folie les personnages soumis à des pressions psychologiques dont ils ne se doutent pas. Ce sont des hommes d'actions. Et l'inactivité leur pèse. On se retrouverait presque dans Le protocole Pélican (autre série de Richard Marazano et Jean-Michel Ponzio chez Dargaud) mais quelques siècles en arrière.

Le récit bénéficie aussi du trait musclé de Marcelo Frusin. L'argentin offre un album d'une beauté animale. On sent la puissance des corps, une sensation d'érotisme impalpable. Les hommes deviennent presque des bêtes et le combat final n'en est que plus impressionnant et évident. Le lecteur ressent au travers des cases la tension des corps et des esprits et la chaleur de l'Afrique. 

 

Opération Copperhead - note : 7/10

C'est un album totalement énervant que Jean Haramba nous propose aux éditions Dargaud. Dernière cette introduction un peu excessive de ma part, n'y voyait pas un jugement négatif de l'album, bien au contraire. L'auteur a soufflé le faux et le vrai, avec cette histoire mélangeant espionnage, amour élégant, humour à l'anglaise et biographies.


© Dargaud 2017.

 David Niven, Peter Ustinov et Clifton James, trois acteurs britanniques, pour certains de vraie vedette internationale, sont les comédiens de la plus improbable supercherie de la seconde guerre mondiale. Ils vont monter une opération d'intoxication pour que les allemands soient persuadés que le débarquement va s'effectuer dans le Sud de la France, avec une probabilité de réussite plutôt mince compte tenu du talent de Clifton James.

Cet album est, en quelque sorte, la synthèse des trois biographies des acteurs : David Niven est une vedette de  renommée internationale qui n'a pas hésité à reprendre son grade de lieutenant-colonel dans l'armée britannique ; Peter Ustinov, simple soldat, mais déjà mordu de cinéma ; et l'inconnu, Clifton James, qui va avoir le plus beau rôle de sa carrière.

Amour et humour sont de la partie et malgré un début un peu long de mise en place, la découverte de cette aventure véridique est un petit plaisir jusqu'au bout.

 

Le nouveau monde - Tome 1 : L'épée du conquistador - note : 7,5/10

Le genre western est décidément de retour dans la bande dessinée. Depuis quelques mois, ce genre qui a eu ses lettres de noblesses avec Jean Giraud et son Blueberry, revient en force avec des albums (et séries) plutôt intéressants. Chez Dargaud, on peut se vanter d'avoir le fameux Undertaker (par Xavier Dorison et Ralph Meyer) presque déjà devenu incontournable. Et voilà un nouveau diptyque sur le marché, avec Le nouveau monde par François Armanet et Jean Helpert et des dessins de Xavier Coyère, avec quelques particularités.


© Dargaud 2017.

 On se retrouve au XVIème siècle et le pape entreprend d'évangéliser les peuples indiens. Il envoie le frère Marcos pour cette mission périlleuse puisqu'il va devoir explorer des contrées inconnues. Pour son expédition, on va lui adjoindre les services d'Esteban, un éclaireur noir (et il n'y a pas de mauvais jeu de mots), une des seules personnes à avoir visité les territoires du Nord. Va s'inviter aussi une jeune princesse Aztèque qui fuit le mariage arrangé avec un comte espagnol qui va l'avoir mauvaise, vous vous en doutez.

On est ici à la limite du western habituel et du récit historique d'aventures. Les peuples Aztèques ont été battus par Cortès  qui a cependant épargné la fille de l'empereur Moctezuma, contre l'avis de son allié Xicotenga.

C'est un récit passionnant qui s'offre à nous avec des personnages aux psychologies. foncièrement différentes : un prêtre un peu naïf qui va être sous le charme de la princesse amérindienne ; un éclaireur noir totalement désabusé en quête de rédemption mais qui accepte la mission essentiellement pour sauver sa peau ; une princesse au caractère bien trempé ; un comte espagnol qui est le parfait salaud.

Ce premier tome met en place les personnages mais offre déjà pas mal d'actions. Le dessinateur de Mékong, Xavier Coyère, revient avec un album impressionnant, clair et lisible, qui flirte avec le Blueberry de Giraud.

 

Valérian par ... - Shingouzlooz inc - note : 7,5/10

2017, c'est l'année Valérian : une exposition à la cité des sciences jusqu'en janvier 2018, un film de Luc Besson. Il ne manquait plus qu'un nouvel album. La série étant malheureusement terminée, des auteurs nous proposent leur vision. Spirou, Lucky Luke, Les Tuniques bleues y ont eu droit, et Valérian a déjà connu une vision par Manu Larcenet en 2011 (L'armure du Jakolass).  Ici, c'est Wilfrid Lupano (Les vieux fourneaux) et Mathieu Lauffray (Long John Silver) qui nous offrent une histoire bourrée d'humour (comme Lupano sait les faire) et d'une qualité graphique impeccable (comme Lauffray nous y a habitué).


© Dargaud 2017.

 Les agents spatio-temporels, Valérian et Laureline ont pour mission d'arrêter l'androïde Zi-pone, qui grâce à deux modules, réussit à violer les lois fiscales (toutes ressemblances avec la réalité ne serait que pure coïncidence !). Quant au Shingouz, ils ont réussi à devenir propriétaire de la Terre grâce à une de leur invention. Mais ils l'ont perdu aussi vite aux jeux et c'est l'infâme Sha-Oo qui l'a récupéré.

Un album qui rend hommage à la série en réutilisant tous ses ingrédients, On pourrait facilement intégrer cet album comme une suite, si ce n'est l'humour aux accents sociaux qui y est beaucoup plus présent.


Les couvertures des 4 albums - © Dargaud 2017.