Dargaud : Jolly Jumper ne répond plus, Motorcity, Undertaker T3

/ Critique - écrit par plienard, le 01/02/2017

Tags : lucky integrale bouzard luke dessinateur vol glenat

Trois albums chez Dargaud dont deux petites pépites.

Jolly Jumper ne répond plus – note : 8.5/10

Dernier album événement pour les septante ans de Lucky Luke, Jolly Jumper ne répond plus est un summum de rire dans la galaxie du cow-boy et est signé Guillaume Bouzard.


©Dargaud édition 2017.

La pauvre Lucky Luke est bien inquiet. Son fidèle destrier ne lui parle plus. « Avant, il avait toujours la bonne blague, le bon mot ! Mais là, plus rien ... ». Et comme un malheur n’arrive jamais seul, un des Dalton fait la grève de la faim et ne veut l’expliquer qu’à Luke qui accepte de lui rendre visite. C’est peut-être l’occasion de renouer le dialogue avec son canasson au cours du voyage et de changer la routine. Et ça passe d’abord par les vêtements.

C’est une aventure complètement absurde qui attend notre héros qui est particulièrement déstabilisé. Au point que personnage n’arrive à le reconnaître. Guillaume Bouzard rend un bel hommage avec de nombreuses références à d’autres albums et la participation de quelques guest stars de la série. A l’image du Lucky Luke vu par Matthieu Bonhomme, Guillaume Bouzard a fait un Lucky Luke comme à nul autre pareil, comme seul lui est capable de le faire. On y retrouve son trait et son

humour personnel et il utilise l’univers de Lucky Luke pour un album des plus drôles de l’année. J’en fais déjà le pari.

 

Motorcity – note : 6.5/10

La toute jeune collection Ligne noire des éditions Dargaud est une sorte de Série noire de la BD regroupant des récits policiers en one-shot et exclusivement dessinés par Philippe Berthet (il dirige d’ailleurs cette collection). Sylvain Runberg est le scénariste de ce nouvel album, Motorcity, qui se déroule dans les milieux raggare de la Suède.


©Dargaud édition 2017.

Raggare, kezako ? C’est un mouvement typiquement suédois qui rassemble des fans de culture américaine des années 50 avec ses voitures et sa musique rockabilly. Sylvain Runberg, qui connaît bien la culture suédoise – il y vit avec femme et enfant – nous plonge dans cet univers avec l’enquête de la toute fraîche diplômée de l’école de police, Lisa Forsberg. Elle est de retour dans sa  ville natale de Linköping, et pour sa première mission, elle doit enquêter avec son collègue Erik sur

la disparition d’Anton Wiger un fan de voiture américaine alors que démarre juste le Motorcity, un festival raggare. Elle-même est une ancienne adepte de cette culture et l’enquête va l’amener à revoir quelques vieilles connaissances.

Avec cette histoire, on n’est pas dans l’action à tout prix. Bien au contraire. On suit une enquête, pas à pas, avec ses fausses pistes et ses aprioris. Le lecteur en sait un peu plus que les enquêteurs grâce à quelques indices donnés par les auteurs. Mais c’est bien sur la fin que toute l’horreur de la

situation va nous être dévoilée.

Une sympathique histoire policière qui demanderait un peu d’approfondissement sur le passé de Lisa en supplément des allusions faites.

 

Undertaker – Tome 3 : l’ogre de Sutter camp – note : 9/10

Attention, c’est un petit chef d’œuvre que Xavier Dorison et Ralph Meyer nous offrent avec le tome 3 de leur série Undertaker aux éditions Dargaud.


©Dargaud édition 2017.

Leur héros, Jonas Crow, croque-mort de son état, dit maintenant faire équipe avec Rose et madame Lin. Un bien pour ce mâle qui n’a pas le sens des affaires. Rose va lui apporter cette tenue qui lui manque pour discuter affaires et madame Lin ce sens de la négociation propre aux asiatiques. Les voilà donc à devoir s’occuper d’une femme morte dont le gendre est rentier. Mais le mari est une vieille connaissance de Jonas, du temps qu’i s’appelait encore Strikland lors de la guerre de sécession. Des souvenirs douloureux qui vont le remettre sur la route d’un inquiétant docteur

Jéronimus Quint.

Xavier Dorison maitrise l’art de mettre du suspens et de la tension dans son récit. Avec cepersonnage inquiétant, mélange de docteur Jekyll et d’Hannibal Lecter, on flirte entre la fascination et l’horreur qu’il nous inspire. Ralph Meyer n’a pas son pareil pour nous offrir des dessins de toutes

beauté complètement au service du récit.

Alors bien sûr, les ingrédients sont toujours les mêmes : on sait qu’il ne faut pas laisser Rose faire comme elle l’entend. On s’attend à ce que tout n’aille pas comme il se doit et pourtant on ne peut pas s’empêcher de suivre jusqu’au bout. Il ne nous reste plus qu’une chose à savoir et découvrir : comment Jonas et ses amies vont réussir à s’en sortir ?


Les couvertures des 3 albums - ©Dargaud édition 2017.