Batman a 70 ans

/ Dossier - écrit par riffhifi, le 02/05/2009

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L'homme chauve-souris bondit de toit en toit depuis 1939 : l'alter ego de Bruce Wayne reste aujourd'hui un des super-héros les plus populaires, grâce à sa complexité et à sa noirceur fascinante.

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Le justicier de Gotham City fête cette année ses soixante-dix ans d'existence, un an après le héros volant de Metropolis.

Le personnage a sévèrement évolué au fil du temps, oscillant entre l'icône clownesque de la pop-culture et le vengeur torturé à la limite de la psychose. La taille de ses oreilles a varié, il s'est ménagé des périodes solo tout en cultivant régulièrement un esprit d'équipe avec Robin ou la Ligue des Justiciers, mais la popularité de Batman ne s'est jamais démentie, comme en témoignent ses régulières adaptations cinématographiques et télévisées à succès. Dans la galaxie DC Comics, on peut le définir comme le yang du yin Superman, avec qui il fait pourtant équipe de façon régulière.

Années 40

Lorsqu'il apparaît dans le numéro 27 de Detective Comics en mai 1939, Batman est déjà le fruit de multiples influences : créé pour émuler le récent succès de Superman, le personnage doit surtout beaucoup à Zorro et à The Shadow, héros de pulps et d'une émission radiophonique animée par Orson Welles. The Shadow est un playboy milliardaire le jour sous l'identité de Lamont Cranston, et un justicier urbain sans pitié la nuit venue, distillant la peur dans le cœur de ses ennemis. C'est donc avec un solide bagage que Bob Kane et Bill Finger (bien que la postérité n'ait retenu que le premier) conçoivent leur détective costumé. Dans le tout premier épisode, le commissaire Gordon (qui n'est pas encore prénommé James) et le 1944 : le dynamique duo
1944 : le dynamique duo
milliardaire Bruce Wayne discutent d'un ton badin en fumant comme des pompiers, lorsque le premier un appel urgent au sujet d'une affaire criminelle. Ni une ni deux, il propose à Wayne de l'accompagner sur les lieux du crime (normal). Par la suite, un mystérieux homme masqué qui se fait appeler « The Bat-Man » mènera l'enquête avec fermeté, avant de révéler au lecteur qu'il n'est autre que Bruce Wayne. Cette première apparition contient déjà quelques éléments qui deviendront familiers dans l'univers du héros : il terrorise quelques gangsters sur un toit, en balance un autre dans une cuve d'acide...

Après quelques apparitions, et l'explication des origines de l'homme chauve-souris (les parents de Bruce ont été tués devant ses yeux lorsqu'il était enfant, ce qui l'a amené à vouer une haine au crime et aux criminels), Kane et Finger décident de rendre la série plus accessible au jeune public en ajoutant un personnage d'adolescent. C'est ainsi qu'en avril 1940, Robin dit ‘The Boy Wonder' fait son apparition. L'histoire de Dick Grayson est sensiblement similaire à celle de Batman, puisque ses parents acrobates ont été tués par la faute d'un gangster, avant qu'il ne soit recueilli par Bruce Wayne qui fit de lui un petit homme en collants moulants. Batman a droit à son magazine consacré dès l'été 1940, et rencontre dans ce numéro 1 deux vilains qu'il sera amené à retrouver de nombreuses fois : le Joker et Catwoman ; cette dernière n'apparaît pas sous sa forme actuelle, mais sous celle d'une criminelle affublée d'une grosses tête de chat façon peluche. Dès 1940, une première version de Clayface fait son apparition (il s'agit alors d'un acteur appelé Basil Karlo, un clin d'œil évident à Boris Karloff), et en 1941, le Pingouin entre en scène pour ne plus jamais quitter le panthéon des super-vilains fétiches de Batman ; en revanche, l'Epouvantail apparu la même année ne reviendra hanter le héros que bien plus tard. A partir de 1942, il est confronté à Two-Face (Double-Face ou Pile-ou-Face selon les traductions), dont le patronyme est alors Harvey Kent (voire Harvey Apollo dans certaines versions, où il n'est pas procureur mais comédien ! dans les années 40, on se souciait peu de continuité) ; il deviendra Harvey Dent dans les années 50, 1948 : Vicky Vale sent le roussi
1948 : Vicki Vale sent le roussi
afin sans doute de ne pas le confondre avec l'alter ego de Superman. En 1948, c'est le Chapelier Fou qui fait son apparition, avec son obsession pour le monde d'Alice au Pays des merveilles ; la même année, le Riddler (appelé en français le Sphinx ou l'Homme-Mystère) est introduit pour la première fois, bien qu'il se soit destiné à devenir un ennemi régulier que bien plus tard.

En 1943, le manoir Wayne se découvre un majordome appelé Alfred Pennyworth ; d'abord rondouillard et glabre, il devient vite mince et affublé d'une fine moustache, sans doute pour ressembler à l'acteur qui le jouait dans le serial diffusé dans les cinémas à l'époque. Selon certaines sources, les scénaristes du serial auraient même été les véritables créateurs du personnage ; en tout cas, Batman fut une des bandes dessinées les plus rapidement adaptées au cinéma (même si l'adaptation s'est vite révélée une œuvre de propagande anti-japonais peu fidèle à la source - mais après tout, on était en temps de guerre).

Contrairement à Clark Kent gaga de sa Loïs Lane, Bruce Wayne change souvent de compagne. Au cours des années 40, on le voit successivement avec Julie Madison, Linda Page (vue dans le serial de 1943), la photographe Vicki Vale (vue dans le serial de 1948, elle sera interprétée par Kim Basinger en 1989), et l'actrice Portia Storme.

Années 50

Bob Kane, de plus en plus sollicité, est désormais entouré d'une batterie d'artistes fantômes, dupliquant son style graphique sans pour autant recevoir de crédit dans les pages de la bande dessinée. Batman est alors un des super-héros les plus populaires, et nul ne s'attend au coup dur qu'il se prend dans la poire en 1954 : la parution du livre Seduction of the innocent de Fredric Wertham. L'auteur accuse les 1954 : l'endroit et l'en-vert de Double-Face
1954 : l'endroit et l'en-vert de Double-Face
artistes de comics d'introduire des thématiques homosexuelles dans leurs histoires, en cultivant l'ambiguïté dans les relations qui unissent les héros à de jeunes protégés ; Batman et Robin forment bien entendu le couple le plus directement visé par Wertham, de même que Green Arrow et Speedy. Suite aux remous que provoque la parution du livre, la Comics Code Authority est créée pour réguler les contenus des bandes dessinées ; les histoires de Batman deviendront particulièrement inoffensives, privilégiant la bonne humeur colorée aux intrigues policières sombres ou torturées. En 1956, Bob Kane et Sheldon Moldoff se croient même obligés de créer Batwoman (appelée en réalité Kathy Kane), une contrepartie féminine du héros, pour réfuter clairement les thèses en faveur de l'homosexualité de Batman. L'idylle entre les deux personnages ne dure pas longtemps, et Batwoman finira par disparaître.

En 1952, Batman et Superman découvrent leurs identités secrètes respectives, et s'allient pour la première fois. Par la suite, ils formeront un duo à l'amitié indéfectible malgré leurs différences fondamentales de caractère.

Le seul super-vilain majeur créé au cours des années 50 est Mister Freeze, alias 1956 : brainstorming dans la Batcave
1956 : brainstorming dans la Batcave
Victor Fries, un savant allemand condamné à vivre dans un environnement réfrigéré. Le personnage sera représenté sou plusieurs formes assez différentes au cours des ans. En 1959, un personnage appelé Bat-Mite débarque de la cinquième dimension, et se met à asticoter Batman de la même façon que Monsieur Mxyzptlk joue avec Superman ; le nabot possède d'étranges pouvoirs, mais ne mérite pas réellement le titre de super-vilain. La véritable faute de goût, quant à elle, date de 1955 : Ace le Bat-Chien vient concurrencer Krypto (le chien de Superman) au titre de "personnage animalier le plus inutile de l'histoire de la bande dessinée". Non content de s'enrichir de ces individus pittoresques, l'univers de Batman accueille un nombre croissant de gadgets et d'accessoires : la ceinture du héros et sa Batmobile (qui n'était rien de plus à l'origine qu'une grosse bagnole tunée) regorgent désormais de bidules insensés.

Années 60

Après Batwoman en 1956, il semblait nécessaire à DC d'introduire un équivalent plus jeune à jeter dans les pattes de Robin. Qu'à cela ne tienne, sortons d'un chapeau Betty Kane, la nièce de Kathy, qui prendra le nom de Bat-Girl. La curieuse famille ainsi reconstituée (Batman et Batwoman, Robin et Bat-Girl, le chien Ace) donnait à la bande dessinée un petit air de sitcom assez malvenu, et il fut 1962 : Batgirl
1962 : Batgirl
finalement décidé de supprimer les donzelles et le clébard. Fin 1966, une nouvelle Batgirl fait son apparition : sous le masque se trouve désormais Barbara Gordon, la fille du commissaire. Ce nouveau personnage, développé essentiellement pour pouvoir être introduit dans la troisième saison de la série TV à succès, remportera l'adhésion des lecteurs et perdurera au cours des décennies suivantes.

Comme pour Superman, l'univers de Batman accueillit la notion d'une Terre parallèle, Earth-II, sur laquelle vivrait son double de l' "âge d'or" (celui des années 40, un peu plus âgé). Ce dernier s'est marié avec Selina Kyle (ex-Catwoman, désormais rangée des affaires), avec qui il a eu une fille appelée Helena Wayne. Bon sang ne saurait mentir : sous le nom de Huntress, Helena prend la relève de papa dans la lutte contre le crime, en compagnie d'un Dick Grayson désormais adulte. Les interactions entre le Batman de Earth-I et celui de Earth-II restent extrêmement rares.

1965 : Carmine Infantino aux crayons
1965 : Carmine Infantino
aux crayons
Curieusement, le Batman des années 60 fut tiraillé entre deux courants contradictoires : d'un côté le kitsch galopant, encouragé par la série TV de l'époque, qui permettra la vente massive de produits dérivés misant sur le hype des personnages, des gadgets, de la Batmobile, etc. ; de l'autre un certain sérieux teinté de réalisme, sous l'impulsion du dessinateur Carmine Infantino qui fait nettement évoluer l'aspect des personnages au cours de la décennie. C'est sous l'influence de ce dernier que le justicier masqué regagne sa dignité, en attendant de devenir aussi ‘dark' que son surnom. Bob Kane, de son côté, travaille de moins en moins sur Batman, et se dirige lentement vers la retraite (après avoir tout de même œuvré sur le comic book durant près de trente ans en continu, un record).

En dix ans, la seule nouvelle recrue dans la galerie des super-vilains est la séduisante Poison Ivy. En revanche, le Riddler et Catwoman deviennent de grands habitués de l'univers batmanien, tandis que le Joker et le Pingouin conservent leurs places de favoris.

Années 70

La décennie 70s ne vit pas d'événement majeur secouer la mythologie Batman. Le personnage s'est installé dans un univers sobre et sérieux, et maintient une unité 1971 : Neal Adams assombrit le ton
1971 : Neal Adams
assombrit le ton
de ton équivalente à celle de son voisin Superman, dont les rênes sont tenues par le seul Curt Swan. Ernie Chua, Don Newton et José Garcia-Lopez livreront ainsi des représentations sensiblement identiques du héros. En 1974, Batman perd un de ses deux géniteurs : Bill Finger s'éteint avant même de fêter ses soixante ans, sans jamais avoir été officiellement crédité comme créateur du héros.

Parmi les nouveaux personnages, deux vilains sont à retenir : en 1970 sous le crayon de Neal Adams, on découvre Man-Bat, un homme chauve-souris (au sens propre) dont on se demande pourquoi il n'a pas été inventé plus tôt, tant son antagonisme avec Batman paraît évident ; et Ra's al Ghul, démoniaque seigneur du mal qui ne connaîtra que tardivement une popularité auprès du public. Terroriste mystique dont le nom signifie "la tête du démon", il est créé en 1971 par le scénariste Denny O'Neil et le dessinateur Neal Adams, le même duo qui s'apprête à secouer le monde des comics avec le crossover Green Lantern / Green Arrow. Les deux hommes donnent naissance à bon nombre d'épisodes mémorables 1976 : Batman préfère toujours emprunter les fenêtres
1976 : Batman préfère toujours
emprunter les fenêtres
de Batman, de même que Steve Englehart (scénario) et Marshall Roger (dessins) en 1977-1978.

Dans l'entourage de Bruce Wayne, c'est Lucius Fox qui fait son entrée en scène en 1979, dans une histoire de Len Wein et John Calnan. Manager de Wayne Enterprises, il est dans la confidence de la double identité de son boss et gère son approvisionnement en gadgets. Il deviendra rapidement un ami et conseiller du même style qu'Alfred. A partir de 1977, Batman a une liaison avec Silver St-Cloud, une de ses rares conquêtes à partager son secret ; un lien qui, à terme, les séparera.

Années 80

Les années 80 seront celles de la réinvention du personnage. Pas tellement à travers sa galerie d'adversaires, qui reste constituée des ennemis classiques auxquels ne s'ajoutent que le bourrin Killer Croc et le plus intéressant Scarface (le Ventriloque) ; ni à cause du fameux Crisis on Infinite Earths, qui affecta bien plus les autres héros de DC Comics ; mais plutôt grâce à la violence et à la noirceur 1981 : les femmes feraient tout pour le garder
1981 : les femmes feraient tout pour le garder
injectés dans l'entourage de Batman lui-même. En 1983, Dick Grayson décide de lâcher son job en tant que Robin, ce qui constitue la première véritable avancée temporelle irréversible depuis 1939. Devenu trop âgé pour être le sidekick juvénile de Batman, Dick s'en va mener une carrière solo sous l'identité de Nightwing (un avatar emprunté à une histoire de Superman datée des années 60). Bruce, jamais démonté, embauche un nouveau gamin pour enfiler le costume de Robin : Jason Todd. Celui-ci, doté d'un historique comparable à celui de son prédécesseur, s'avèrera en réalité bien plus instable et impulsif. Au bout de quelques années, DC Comics s'interroge sur la nécessité de conserver le personnage : un sondage est alors réalisé auprès des lecteurs, destiné à savoir s'ils souhaitent voir Jason Todd survivre ou mourir. A quelques voix près, Todd justifie son homonymie avec un mot allemand, et périt des mains du Joker dans l'arc Un deuil dans la famille. En août 1989, un troisième Robin tout jeune appelé Tim Drake vient prendre la relève.

En 1988, c'est Barbara Gordon qui déguste : dans le célèbre The Killing Joke écrit par Alan Moore et dessiné par Brian Bolland, elle se fait flinguer par le Joker et reste paralysée. Abandonnant logiquement la défroque de Batgirl, elle décide de 1986 : Frank Miller révolutionne
1986 : Frank Miller
révolutionne
continuer à combattre le crime depuis son fauteuil roulant sous l'identité d'Oracle. The Killing Joke présente par ailleurs une origine du Joker qui en fait un personnage bien plus proche de Batman que ce dernier ne voudrait l'admettre.

La véritable révolution, c'est Frank Miller qui la fournit en 1986 : The Dark Knight returns, récit d'anticipation étouffant et brutal, permet de visualiser un Batman quinquagénaire qui reprend du service dans un monde qui ne veut plus de lui. Recrutant un nouveau Robin sous la forme d'une jeune fille rousse, Bruce Wayne se heurte autant à ses anciens ennemis qu'à l'incompréhension de la société et à son propre vieillissement. L'album est un choc, dont la vision déprimée ouvrira la voix à bon nombre d'interprétations ultérieures du personnage (ne serait-ce que le Batman: Year One que Frank Miller lui-même scénarisera dès l'année suivante, sur un dessin de David Mazzucchelli), et inspirera probablement Tim Burton pour son film de 1989. Le film en question obtient un immense succès et dope les ventes des comics.

Dans cette même veine "dark", le dernier album marquant de cette période est Arkham Asylum (1989) de Grant Morrison et Dave McKean, qui voit Batman confiné aux murs de l'asile psychiatrique qui abrite tous les psychopathes qu'il a fait enfermer : le Joker, Double-Face, le Chapelier Fou...

Années 90

Le succès de Batman en 1989 éclabousse largement les années 90 : trois autres films voient le jour en 1992, 1995 et 1997, et une longue série animée est produite par Warner à partir de 1992. D'une qualité exceptionnelle, faisant un usage expressionniste des ombres et développant avec soin les personnages 1995 : Doug Moench déforme
1995 : Doug Moench déforme
secondaires, la série est également le lieu de création de la fiancée du Joker : Harley Quinn. Costumée à la manière d'un Joker de carte à jouer, Harley est une dingue si populaire qu'elle intègre rapidement les pages des comics.

En janvier 1993, un bad guy appelé Bane, créé par Chuck Dixon, Doug Moench et Graham Nolan, fait son apparition dans la bande dessinée : à ce jour, c'est un des tout derniers vilains mémorables de Batman à avoir été créés ; dans l'arc Knightfall, paru la même année que La mort de Superman, Bane casse le dos de Batman, qui reste paralysé et doit temporairement passer le relais à un certain Azrael, qui deviendra dingo et devra être arrêté. Une version délavée de Bane prête main-forte à Poison Ivy dans le film Batman & Robin en 1997. Le personnage de Huntress (Helena Bertinelli), créé en 1989, prend du poids et finit par devenir provisoirement en 1999 une nouvelle Batgirl. En 1995, Nightwing (toujours Dick Grayson) obtient son propre magazine, qui remporte un succès modéré.

1999 : John Byrne générationne
1999 : John Byrne générationne
Les représentations de Batman sont désormais multiples, et le public est aussi réceptif à son look "classique" qu'à celui que lui confectionne Doug Moench, composé d'une silhouette émaciée et d'un costume aux oreilles interminables. En 1996-97, l'arc The Long Halloween écrit par Jeph Loeb et dessiné par Tim Sale rencontre un franc succès, et devient par la suite un classique.

Le 3 novembre 1998, Batman perd son deuxième papa, l'officiel : Bob Kane meurt à Los Angeles à l'âge de 83 ans. L'année suivante, John Byrne se fend d'un Superman / Batman : Generations dans lequel il réinvente une chronologie des deux héros à partir de 1939. Celle-ci se poursuit jusque dans un futur distant, à travers le vieillissement ralenti de Superman et le passage de relais de Bruce Wayne à Dick Grayson, puis à ses enfants.

Années 2000

Difficile de voir le Batman d'aujourd'hui autrement que comme une simple prolongation de celui des années 90 : en BD comme au cinéma ou à la télévision, le personnage ressemble encore bigrement à ses incarnations de la décennie précédente. Le dessin de Darwyn Cooke, bien qu'empreint d'une personnalité bien 2001 : back in action
2001 : back in action
spécifique, évoque irrésistiblement le dessin animé de 1992, qui reste une référence incontournable (contrairement à la nouvelle série The Batman lancée en 2004). En 2001, Frank Miller tente de donner une suite à son Dark Knight returns intitulée The Dark Knight strikes again ; le résultat est décevant et quasiment brouillon. Quant aux deux films de Christopher Nolan sortis en 2005 et 2008, ils n'apportent à l'aura du personnage qu'un soupçon de réalisme qui lui donne un semblant de respectabilité vis-à-vis des ennemis des comics.

En 2003 cependant, l'arc Hush écrit par Jeph Loeb et dessiné par Jim Lee introduit un nouveau vilain de marque : Thomas Elliott, ami d'enfance de Bruce Wayne ; son histoire personnelle implique la plupart des ennemis récurrents de Batman, et son surnom de Hush lui a été donné par l'Epouvantail. En 2006, on note une belle 2006 : Bat with bats
2006 : Bat with bats
originalité sous la forme d'une nouvelle Batwoman : celle-ci est lesbienne. Plus question de servir de bobonne à l'homme chauve-souris. La même année, Paul Pope propose sa vision futuriste de Batman, appelée Année 100, qui contient une sorte de surenchère trash par rapport au Dark Knight returns de Frank Miller. Toujours en 2006, dans la série régulière cette fois, Batman adopte officiellement Tim Drake, juste avant de découvrir qu'il a un vrai fils appelé Damian, conçu avec Talia Al Ghul, la fille de Ra's.

Début 2009, Batman "meurt" au cours des évènements de Final Crisis qui l'opposent au super-vilain Darkseid. Mais pas d'affolement, son retour est d'ores et déjà prévu sous le titre Batman reborn. Faut pas déconner, il lui reste bien encore 70 ans d'aventures à vivre...