9/10Batman - 1989 - L'asile d'Arkham

/ Critique - écrit par Canette Ultra, le 26/08/2010
Notre verdict : 9/10 - Plus on est de fous ! (Fiche technique)

Tags : arkham batman asile asylum comics joker mckean

Réédition de l'album cultissime, cette oeuvre sur Batman n'a pas pris une ride. On peut même dire que tel un grand cru, elle ne cesse de se bonifier avec le temps. Culte !

Cet album est sûrement l'un des plus célèbres du justicier de Gotham City. En effet, sa sortie en 1989 avait profondément marqué les esprits. C'est ainsi que les rééditions se sont faîtes jusqu'à celle que nous critiquons aujourd'hui. L'œuvre de Morrison et McKean a-t-elle su traverser le temps et les époques jusqu'à aujourd'hui ? Comment s'inscrit cette aventure dans le développement du héros ? Il faut dire qu'à la base, le travail n'a pas été donné aux premiers venus. Morrison est un grand nom de chez DC et il est reconnu déjà à l'époque comme un grand nom du comics. McKean de son côté, est un artiste émérite dont le talent a déjà pu s'exprimer avec des auteurs créatifs comme Neil Gaiman. L'équipe Morrison / McKean est donc un duo dont l'alchimie va s'exprimer clairement dans cet ouvrage.

On va jouer au docteur !
On va jouer au docteur !
Techniquement, c'est un sans faute de McKean. Son travail tient autant de l'œuvre d'art que du comics expérimental. Ici tout est décomposé, magnifié, éclairé pour faire apparaître le corps et l'âme de chaque personnage. Le lettrage est autant à l'honneur que le reste puisqu'il est travaillé également pour refléter les diverses personnalités. Ainsi au fil de l'aventure, ce sont des découpages, des photos, des collages qui se mêlent au travail de l'artiste. Il est par conséquent impossible de rester insensible à cet album tant la recherche créatrice est impeccable. La réédition a parfaitement su rendre honneur au travail du maître et l'on se surprend presque à rester contemplatif devant telle ou telle page.

10 ans de psychanalyse pour ça !
10 ans de psychanalyse pour ça !
Du côté du scénario, on ne peut pas dire que l'on s'ennuie. En effet, Batman est appelé en pleine nuit par le commissaire Gordon car le Joker et les autres détenus de l'asile d'Arkham ont pris possession des lieux. Ils ne veulent qu'une chose : BATMAN ! C'est ainsi que le justicier se rend sur l'île pour arrêter les méchants et délivrer les otages. Sur le papier, le principe s'avère simple mais le lecteur comme le héros vont découvrir que tout ceci est bien plus retord que cela. En effet, le Joker a tendu un piège a notre héros et c'est une grande thérapie de psychanalyse qui nous attend. Chaque chapitre sera par ailleurs l'occasion d'en apprendre plus sur Amadeus Arkham. En effet, l'homme est connu pour son asile mais également pour sa quête psychanalytique qui va le mener à la folie (s'il n'était pas déjà fou). Batman va ainsi se livrer à des séances de « confidences » avec le Joker qui sera le « docteur ». Nous serons donc longuement amené à revivre et expliquer la mort des parents de Batman ainsi que les conséquences que cela a entraînées. Les dialogues entre les meilleurs ennemis du monde seront pour l'occasion mythiques. De même, nous apprécierons la présence des autres membres de l'asile comme Double-Face, Killer Croc, le Chapelier Fou ou encore Maxie Zeus.

Cet album n'a pas pris une ride et il est à la base de tout un univers autour d'Arkham qui dure encore aujourd'hui. Un album magnifique donc, à mi-chemin entre le comics et l'œuvre d'art. S'il est vrai que l'action physique ne sera pas omniprésente, l'action sera tout de même présente au travers des questionnements, des dialogues et des énigmes que génère ce lieu culte peuplé d'êtres tout aussi mémorables.