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4/10Bang Bang - Tome 5 - Une étudiante à New York

/ Critique - écrit par athanagor, le 30/05/2009
Notre verdict : 4/10 - Regroupement familial (Fiche technique)

Tags : bang tome bernet trillo jordi carlos cicca

Cicca habite désormais New-York. On ne sait pas trop pourquoi ni comment, mais s'il y a, dans la BD, un personnage prévisible, c'est bien elle. On sait donc ce qu'elle y fait.

Logeant dans un confortable appartement new-yorkais, Cicca paie son loyer, ses courses et ses vêtements très courts avec sa bienveillance habituelle. Comme pour le tome précédent, on retrouve donc l'héroïne dans son quotidien chaud et moite qui va bientôt être tout chamboulé. Alors que la vie ordinaire de cette sacrée bon sang d'fumelle était modifiée par une décision personnelle dans Prison de Femmes, c'est un coup de fil de la mère supérieure de la Private High School de Boston qui va la forcer à changer ces habitudes. La fille de son défunt frère Francesco quitte le lycée et vient s'installer chez elle à New-York, pour aller à l'université. Elevée chez les sœurs, la nièce, aussi accorte que la tante, ne se rend pas compte des pulsions qu'elle provoque sur son passage. Cicca s'en inquiète et avec la volonté de respecter la mémoire de son frère, va tout faire pour préserver la virginité de sa nièce. Ainsi, et c'est dans sa nature, Cicca va s'imaginer, à chaque fois que sa nièce s'éloigne, que la chère petite est en train de faire des chCicca's style
Cicca's style
oses pas très chastes avec ses camarades de classe. Se précipitant alors, elle se rend compte que rien n'est arrivé et que ni la jeune fille, ni les mâles l'accompagnant n'ont même un début de mauvaise idée en tête. Mais le mal est fait, elle vient de passer un quart d'heure à s'imaginer des trucs sur sa nièce et plus ça ira, plus le vrai prédateur, se sera elle-même, jusqu'au moment où, patatra, les deux femmes multiplieront les étreintes charnelles.

Avec le même personnage déraisonnablement porté sur la chose, mais en tenant une seule histoire sur la majeure partie de l'ouvrage, il est un peu plus facile de ne pas voir cette BD comme un simple déballage de scènes de cul, avec une représentation sous-jacente de la condition féminine assez navrante. En évitant d'empiler pêle-mêle des saynètes sans queues ni têtes, aux enchaînements approximatifs, les auteurs font passer quelque chose de différent, même si la portée intellectuelle reste ténue. En effet, dans ce passage, le cul est au service de l'histoire et non l'inverse. La succession des évènements n'a pas pour seul but de mettre l'héroïne à quatre pattes, et quand cela survient (et croyez-le, ça survient souvent) c'est dans la logique de l'intrigue. Bref, le cul n'est plus un but, mais un moyen.

Libéré de cette impression désagréable d'assister au déballage cathartique des deux auteurs, même si la portée incestueuse de l'ensemble renvoie à cette impression, on lit plus simplement l'ouvrage et on arrive même parfois à en sourire, quand le quiproquo est plus piquant que la cabriole qu'il suscite. De plus, d'autres éléments participent au comique de l'ouvrage : ainsi la nature de Cicca qui, sous couvert de protéger sa nièce, s'exprime à 100 % dans les scènes qu'elle imagine pouvoir se produire ; sa façon de considérer ces fantasmes comme des possibilités désastreuses, après en avoir quand même bien profité ; le comique de répétition Surtout avec tous ces vêtements
Surtout avec tous ces vêtements
instauré par le couple « ça risque de mal tourner si je n'interviens pas / rien ne s'est en fait passé quand je débarque en panique » ; et surtout la photo du frère qui, comme dans les riches heures de la BD belges, réagit aux évènements extérieurs, parfois jusqu'à l'infarctus.

Pourtant et malgré la dissipation du malaise, ça reste du cul, très cru, sans véritable discours de second plan. On est là pour Cicca, et en l'espèce c'est réussi. Mais ça ne va pas plus loin et on finit même par retrouver la forme abhorrée : une fois la tante et la nièce commençant leur plongée dans d'incessantes entremissions, on assiste sur les 25 dernières pages au retour de sketches se terminant invariablement par une scène saphique, qui s'achève aussi vite qu'elle fut initiée. L'ouvrage se termine sur l'une d'elles, mais aurait aussi bien pu se terminer sur une qui la précède, tant ces passages interchangeables s'avèrent creux et inintéressants à l'égard de l'histoire, allant même jusqu'à la plomber, faisant fi des tentatives narratives initiées dans les débuts. Ainsi, on retrouve assez vite les travers qui donnèrent au tome 4 l'aspect d'une K7 vidéo de mauvaise qualité, et l'impression générale, malgré les efforts consentis, reste décevante.