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3/10Bang Bang - Tome 4 - Prison de femmes

/ Critique - écrit par athanagor, le 26/04/2009
Notre verdict : 3/10 - Au trou ! (Fiche technique)

Tags : bang tome bernet prison jordi trillo glenat

Suite des aventures de Cicca Mammone, Prison de femmes se situe dans un monde dénué de chaises. On est soit debout, soit couché ou à quatre pattes.

Cicca s'ennuie de cette somptueuse plage qui borde sa case au Costa Rica, et de la succession d'étalons noirs qui font chaque jour la queue devant chez elle, espérant avoir l'honneur d'être choisi pour la satisfaire. Devant la monotonie de cette vie presque trop bien réglée, elle décide de prendre le bus jusqu'à Rio, assister au carnaval. Payant, comme à sa grande habitude, son billet avec son corps, elle oublie qu'il est interdit de s'occuper du chauffeur pendant qu'il conduit. Arrive ce qui devait arriver : pétri d'extase, celui-ci envoie son minibus dans le décor et, succombant à l'accident, laisse Cicca seule dans la jungle hostile et amazonienne. Mais bien vite, Cicca, qui adore la promiscuité, se trouvera des gens avec qui parler et, comme toujours avec elle, plus si affinité. D'une tribu d'amazones obsédées sexuelles à une bande de dickheads précolombiens, elle terminera finalement dans une prison de femmes, tenue par des français imperméables à ses courbeR.E.S.P.E.C.T.
R.E.S.P.E.C.T.
s car (une fois n'est pas coutume) pédés comme des focs. Puis, grâce au grand talent du scénariste
Carlos Trillo, elle se retrouvera prisonnière d'un savant fou qui, pour fournir des monstres à l'industrie du cinéma d'horreur hollywoodien, transplante des cerveaux de condamnés dans des corps de monstres, pour endigués les exubérances pécuniaires contractuelles de Bela Lugosi et autre Boris Karloff. Et ouais, dit comme ça, ça a l'air marrant !

Pierre Desproges avait pour Edika le compliment suivant : il dessine très bien les bites. Et bien on pourrait sans craindre de réprimandes prolonger ce compliment à Jordi Bernet, et ajouter qu'il maîtrise également les autres parties du corps, surtout celles de la femme. La qualité du trait en noir et blanc, doublé de la crudité que traduit cette forme graphique offrant une illustration des situations fort excitante.

Mais c'est bien le seul compliment que l'on puisse faire à l'ouvrage. Sorti de la succession de situations qui dégénèrent immanquablement de la même manière, face à l'appétit sexuel insatiable de l'héroïne, il n'y a absolument rien à en tirer. L'histoire n'a ni début ni fin et ne suit aucune logique si ce n'est celle de trouver de nouvelles situations loufoques, certes parfois amusantes, où la belle pourra user de ses charmes pour s'en sortir, toujours avec un plaisir non dissimulé. Utilisant son cul pour sauver sa vie comme pour payer ses courses, Cicca qui court après toutes les occasions où elle pourra être redevable, finit par épuiser la patience du lecteur et changer le léger sourire des premières pages en grimace. Plus qu'une sexualité débridée qui voudrait se poser comme une revendication, ou un appel au plaisir sans entraves, c'est tout simplement l'image de la femme qui finit par en prendre un coup. J'ai déjà lu le tome 3 !
J'ai déjà lu le tome 3 !
Malgré tous ses beaux discours et sa volonté d'y aller, elle s'ancre au fil des pages dans le rôle d'objet, qui n'a d'autre justification apparente que celle de satisfaire les fantasmes des deux hommes à l'origine de la BD. Bernet semble d'ailleurs se plaire dans cette dérive, s'il faut en croire l'évolution de Torpedo.

Complètement dénuée de finesse ou de sensualité, et ne s'encombrant surtout pas d'un idéal ou d'un message (sinon celui que les filles bien roulées iront plus loin que les autres, à condition d'y mettre du leur), cette BD peut se targuer de posséder la richesse scénaristique d'un film X, dont le seul but est de parvenir au moment où le plombier se penche sous l'évier à la hauteur de la culotte de madame, qui a très chaud.

Peut-être l'ouvrage pourra-t-il plaire aux plus jeunes dont les accès internet sont surveillés, et qui la trouveront dans la bibliothèque de papa, accédant ainsi à un exutoire aux pulsions déraisonnées qui gouvernent cet âge. Non pas qu'elles épargnent les suivants, mais quand on est plus vieux, c'est plus facile de se procurer des films de cul, et entre nous, il ne faut pas six mois pour les dessiner.