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8.5/10Banana Games - Chicago Balls

/ Critique - écrit par Maixent, le 05/01/2013
Notre verdict : 8.5/10 - Big Balls (Fiche technique)

Tags : games banana manga jeux zanier chicago christian

On se demandait tous (ou presque, enfin quelques-uns) comment s’étaient rencontrées Alex et Simone, les deux héroïnes déjà présentes dans le premier tome de Banana Games et que l’on retrouve ici avec plaisir dans un prequel  centré sur le personnage d’ Alex.

L’album s’ouvre sur une grandiloquente fusillade digne de la finesse de The
Hotel 5 étoiles
Expendables
durant laquelle les deux demoiselles sont gravement touchées. Alex  dans un dernier sursaut de bravoure, se prend plusieurs balles en plein cœur alors que Simone se vide déjà de son sang, c’est le prétexte narratif pour voir défiler la vie d’Alex et ainsi raconter leur rencontre qui sera le propos de l’album.

La trame narrative est donc assez simple comme c’était déjà le cas dans le premier opus. On est plongé dans le monde d’Alex quelques années avant l’action, dans une chambre d’hôtel tout ce qu’il y a de plus sordide où la jeune fille se prétendant majeure se prostitue pour gagner sa vie le plus vite possible. On est maintenant habitué à la patte de Zanier et il ne faut pas s’attendre à une vision fantasmée de la prostitution avec bordel richement décoré et clients de la haute société. Là
Une séance qui tourne mal
nous sommes dans les bas-fonds de Chicago avec clients violents et repoussants, des matelas recouverts de pisse et autres déjections, une absence totale d’espoir si ce n’est juste d’arrêter de se « faire enculer par des gros dégueus pervers et huileux, le genre de mecs qui veulent se persuader qu’y sont pas pédés parce qu’y  s’font un trans’ ». Le ton est donné, les amis de la poésie ne sont pas les bienvenus et dès le départ nous sommes plongés dans ce monde poisseux duquel il va être difficile de s’extraire.  La vie d’Alex est faite de passes sans lendemain, de souffrances répétées et continues et de solitude. Convoquée pour une séance spéciale avec Ivy, maîtresse ès-souffrance, reine des salopes auto-proclamée, elle échange un regard furtif avec Simone, qui devient en un instant son ancre dans cette mer de turpitudes. Dès lors Alex sera obsédée par sa vision jusqu’à en oublier de se concentrer sur son travail, ce qui va causer la mort d’une de ses clientes.

Là où l’album surprend, c’est par son extraordinaire capacité à faire naître
Rencontre avec Simone
le désir. Malgré un scénario simple et classique, un dessin manquant parfois de finesse et des dialogues tous droits sortis de la bouche de Marcellus Wallace le mélange prend et il est difficile de rester insensible. Zainer maîtrise cette crudité de l’acte sexuel, ces moments bestiaux dans lesquels on s’oublie et réussit à en imprégner tout l’album, donnant un ensemble cohérent du désir sale et des excitations coupables. Il prend le temps de bien camper ses scènes de sexe et ne s’encombre pas de censure, faisant jouer leur partition à ses personnages dans un bain de sang et de foutre avec juste ce qu’il faut de vulgarité pour appâter le lecteur. Chaque détail est mis en valeur comme le jean savamment déchiré de Simone, lui donnant un côté redneck dépravé.

Pour ceux qui ont suivis et veulent à tout prix savoir si nos deux héroïnes ont survécu à la fusillade d’ouverture, pas d’impatience, un troisième tome arrive. Pour tous les pervers qui assument ou pas leur goût pour les seins hypertrophiés, les transexuels en tenue d’écolière, le SM sans fioritures, le sexe qui fait mal, leurs penchants hygrophiles et lieux sordides, un troisième tome arrive. En attendant, on ne se lasse pas de ce deuxième tome, moins explosif mais plus abouti et plus noir que le précédent.