7.5/10Assassin - Tome 1 : Pain nazime

/ Critique - écrit par athanagor, le 25/02/2011
Notre verdict : 7.5/10 - Pain nazime (Fiche technique)

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La collection Secrets du Vatican revient en ce début d’année avec son habituel mélange d’ésotérisme, de curés véreux et de nazis en goguette. Ici, en en respectant les principes, les auteurs réussissent pourtant à susciter l’intérêt.

C’est lors d’une mission à Jérusalem que Thomas Edward Lawrence, jeune officier archéologue de l’armée de sa gracieuse majesté la Reine, se lance à la
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recherche des origines de la secte des haschischins, et sa curiosité sera peut-être un peu trop récompensée à son goût. Initié malgré lui aux secrets de la secte, il est enrôlé de fait pour leur sauvegarde et leur défense. Il hérite même de la garde du jeune Sâhir, qu’il ramènera en Angleterre, pour que celui-ci reçoive une éducation occidentale propre à permettre à la secte de survivre à l’époque qui s’annonce. De l’autre côté de la Manche et du Rhin, des personnages peu recommandables s’intéressent également aux secrets des haschischins. Les nazis (qui d’autre !), sous les directives du nouveau chancelier, dont les inspirations émanent des doctrines de la société de Thulé, cherchent à faire main basse sur toute information ésotérique qui puisse aider à la vie millénaire du Reich. Et de solides indices permettent de croire que le secret des haschischins rentre dans cette catégorie. Alors, qui mieux que Lawrence, dit « Lawrence d’Arabie », fameux bourlingueur du Moyen-Orient, pour obtenir des renseignements ?

Un peu mal parti, sur des éléments scénaristiques difficilement intelligibles et proprement incroyables, le scénario semble être tout à fait à la hauteur de la plupart des intrigues de cette collection : moyen et tout juste passable pour une rapide lecture. Mais il faut faire l’effort de passer l’introduction et d’aller un peu plus loin. Les premières bribes d’explication, situées dans les dialogues entre personnages, certes pas toujours adroits, sont suffisamment bien agencées pour remettre tous les éléments précédents dans le bon ordre. On comprend alors l’étrange introduction de l’ouvrage, sans pour autant se sentir complètement sûr de comment cela va se terminer. Et de fait, la fin, en plus de faire un peu froid dans le dos, est assez surprenante, et plus par sa forme que par son fond. Bon point donc pour Olivier Peru qui, sur des bases un peu fragiles, développe une histoire attirante et originale qui permet au lecteur de surmonter ses a priori. On appréciera aussi l’utilisation originale de Lawrence d’Arabie,
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rentrant dans la catégorie des personnages qu’on se retrouve tout surpris de ne pas avoir déjà croisé une bonne vingtaine de fois. Celui-ci, malgré que son identité soit dévoilée d’une manière théâtrale à la limite du foireux, survit au reste de l’histoire et y développe son parcours personnel jusqu’aux apparences de la crédibilité.

Etrangement le constat est quasiment le même concernant le dessin. Et ainsi, il faut reconnaître la méfiance qu’on peut parfois porter à un ouvrage du fait de ses prédécesseurs. Certains opus de la collection Secrets du Vatican, également dessinés par des auteurs roumains, nous laissèrent à l’esprit cette phrase sémiologiquement incongrue mais ô combien usitée : « c’est ni fait ni à faire ! ». Partant, voyant le nom de Cristian Pacurariu en couverture, on fabrique inconsciemment une imperméabilité visuelle en prévision de la déception qui s’annonce. Et pourtant, là aussi, à force de suivre les pages, on s’habitue. Tant et si bien qu’on finit même par apprécier ce style étrangement sombre et terreux, néanmoins capable d’une belle dynamique et servi par des prises de vue inspirées.

Ainsi, sans fabriquer un chef d’œuvre intemporel, Peru et Pacurariu remplissent en toute simplicité le contrat de la BD captivante, avec originalité et bon goût. Bien sûr, des points négatifs existent, mais rien qui ne remette l’ensemble en cause. De plus, la fin, qu’on se gardera d’interpréter, surprend et attise un peu plus la curiosité, qu’on aura alors à cœur d’assouvir dans un prochain numéro.


Olivier Peru : interview vidéo