6/10Antoine Sèvres - Tome 2 - Aux portes de l'enfer

/ Critique - écrit par iscarioth, le 01/08/2006
Notre verdict : 6/10 - Antoine s'élève (Fiche technique)

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Le deuxième tome d'Antoine Sèvres amorce donc une amélioration graphique et scénaristique, sans toutefois atteindre des sommets. Les lecteurs les plus touchés seront certainement ceux déjà sensibles aux rouages du polar historique.

Antoine Sèvres a figuré parmi les premières productions de la collection Dédales, des Humanos, dont la ligne éditoriale peut se résumer en une expression simple : le polar historique. Après une année de vie et une dizaine de titres parus, Dédales a su dévoiler des projets sympathiques (Néféritès) comme d'autres plus décevants. Le premier album d'Antoine Sèvres figurait sur la liste de nos déceptions les plus sévères de l'année 2005. Mais, en bande dessinée comme dans d'autres arts, on n'enterre jamais un auteur ni une série. Des soubresauts, des avancées ou des dégringolades peuvent à tout moment intervenir. Pour ce qui est d'Antoine Sèvres, on observe avec ce deuxième tome une évolution positive.

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Rullier et Lapo ont consolidé avec Aux portes de l'enfer une histoire bien plus lisible qu'Abyssus abyssum invocat. La plupart des défauts rencontrés à la lecture du premier opus s'estompent ici, sans toutefois complètement disparaître. Pour cette nouvelle aventure, notre dominicain Antoine Sèvres enquête sur la mort mystérieuse d'une bonne soeur. La narration se fait bien plus intelligente. L'ensemble est raconté comme un long flash-back, avec pour fil conducteur une discussion entre Antoine et un noble désireux de faire lumière sur toute cette intrigue. Le récit nous tient plus éveillé, l'enquête étant rythmée, entrecoupée par quelques scènes d'action (souvent, des scènes de violence chez les villageois). La fluidité est plus grande, la lecture s'en retrouve soulagée.

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Le dessin d'Alessio Lapo, quant à lui, ne contentera toujours pas les amoureux de la plume et de l'encre traditionnels. On retrouve les mêmes procédés d'infographie, mais mieux agencés, avec des contours plus prononcés et une finesse accrue sur les gros plans et les scènes de groupe, qui nous apparaissaient comme un capharnaüm illisible dans le premier tome. Le personnage d'Antoine sonne moins creux, les auteurs lui insufflant plus de malice et donnant à voir un peu de sa sexualité. Antoine Sèvres évolue donc de manière positive, même s'il est pour le moment encore impossible de s'extasier. Bien rythmé, Aux portes de l'enfer intéresse le lecteur mais passionne modérément. On ne peut pas véritablement pressentir l'intrigue, mais l'on n'est pas non plus abasourdi par sa lecture.


Le deuxième tome d'Antoine Sèvres amorce donc une amélioration graphique et scénaristique, sans toutefois atteindre des sommets. Les lecteurs les plus touchés seront certainement ceux déjà sensibles aux rouages du polar historique.