8.5/10Anna Mercury - tome 1 - Sur le fil du rasoir

/ Critique - écrit par Maixent, le 21/06/2012
Notre verdict : 8.5/10 - Faire monter le mercure (Fiche technique)

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Warren Ellis, scénariste prolifique de référence n’allait pas s’arrêter à l’univers Dieselpunk de Ignition City. Dans le même temps, nous découvrons donc du même auteur, Anna Mercury, espionne du futur et bien plus encore.

Difficile de passer à côté d'Anna Mercury en restant indifférent. Une chevelure rouge
Spider Mercury
démente et sensuelle, des cuissardes qui remontent le long de jambes fuselées surmontées d’un corset moulant, le tout rehaussé de quelques pointes d’un rouge grenat, notamment une paire de gants longs, tenant en permanence une paire de flingues d’une efficacité redoutable.  Difficile aussi de croire à la réalité d’une telle femme, et c’est bien le but, car Anna Mercury n’est pas censée exister, elle est censé être la légende urbaine d’une dimension parallèle dans laquelle elle effectue des missions aussi délicates que périlleuses.

Au début, on ne comprend pas vraiment ce qu’il se passe. On est à New Ataraxia, il est question d’un canon et Anna Mercury s’élance entre les gratte-ciels avec l’aisance de Spiderman. Jusque- là tout va bien, il y a bien quelques références qui
Entre les mondes
échappent au lecteur et deux ou trois anachronismes, mais on arrive à suivre. Cependant, c’est sans compter sur la richesse scénaristique dont sait faire preuve Warren Ellis et qui ne dévoile les tenants et aboutissants du récit qu’avec parcimonie, tenant le lecteur en haleine. A savoir qu’il existe neuf mondes en orbite invisible autour de la Terre, qu’il est possible de s’y rendre selon certaines conditions bien précises, mais que cela n’est pas sans danger, et qu’un destroyer s’est matérialisé par erreur sur l’un de ces mondes, modifiant totalement la perception de ses habitants et obligeant Anna Mercury à empêcher une guerre qui serait la fin d’un monde.

Au-delà de l’aspect politique, voire religieux, Anna Mercury s’infiltrant dans une guerre entre deux villes, Sheol et New Ataraxia combattant pour des idéaux différents, les scènes d’action sont très présentes et extrêmement bien rendues. On est littéralement transporté par le dessin de Facundo Percio, toujours en mouvement, conférant à son héroïne une gestuelle proche de celle de Daredevil. Le rythme est haletant, et si le lecteur se perd un petit peu parfois dans les explications techniques, les multi-univers, les avancées techniques dues au magnétisme ou les implications politiques et morales, il suffit de se concentrer un petit peu pour en saisir
Retour à la maison
toutes les subtilités, guidé par un personnage féminin fort et séduisant, qui sautille de façon sexy entre les mondes.

Pleine de fougue et d’énergie, dotée d’un caractère fort et d’une certaine richesse pour un personnage de comics, Anna Mercury est sans doute destinée à un bel avenir, pouvant acquérir le statut de référence en la matière. Dès ce premier tome, l’univers est parfaitement défini et les personnages attachants, en proie à des conflits moraux et à des responsabilités lourdes qui pèsent sur leur existence. Les auteurs n’oublient pas de nous rappeler que ce qui fait la force des super-héros sont leurs faiblesses et il est bienvenu de mettre en avant la deuxième personnalité d’Anna Mercury, celle d’Anna Britton, avec moins de cheveux et des douleurs musculaires.

Encore un essai réussi pour Warren Ellis qui décidément confirme à chaque fois son talent, sachant également s’entourer de dessinateurs au talent indéniable.