L'Agent 212 - Tome 26 - A l'eau police
Bande Dessinée / Critique - écrit par riffhifi, le 08/10/2007 (Bien que destinée à un public clairement enfantin, la série gagnerait à s'arrêter avant de sombrer, comme certaines consœurs, dans la galerie de vignettes au scénario anémique.
Raoul Cauvin, qui vient de fêter ses 69 ans, est le Terminator de la bande dessinée. Une fois lancé sur une piste, il ne la lâchera que si on entreprend de l'assassiner à coups de bazooka ou d'acide sulfurique. Pour le meilleur ou pour le pire, il scénarise les titres phares du magazine Spirou depuis vingt ans, trente ans, parfois plus. Les tuniques bleues c'est lui, Les femmes en blanc c'est lui, Cédric c'est lui, Pierre Tombal c'est encore lui. Et bien entendu, L'Agent 212 c'est lui aussi. 26 ans, 26 tomes. Terminator on vous dit...
Cette année, l'agent 212 (Arthur de son petit nom) promène toujours sa bedaine et sa moustache dans sa circonscription attribuée... Mais ne rentre chez lui le soir que pour affronter sa belle-mère, qui a décidé de taper l'incruste sauvagement durant les grandes vacances.
Le format des gags varie de 1 à 6 pages, les deux histoires les plus longues étant
Tutu et tuturecelle du « chien blanc avec un tutu, des lunettes, une casquette et des grelots » (ce à quoi un personnage répond « moi un jour c'est une girafe que j'ai vu traverser la rue, elle avait une canne, un string et des talons hauts », sans doute la réplique la plus drôle de l'album)- celle du camping de Arthur et sa femme.
Sorti de là, les planches et leur chute naviguent mollement entre l'anecdotique et le méchamment faible, le pire étant (heureusement) la première page, à la chute simplement pas comique, et curieusement repompée à une péripétie de... Superman III ! Cauvin, en pilote automatique, manque même quelques pages plus loin une opportunité pourtant toute trouvée d'effectuer un crossover avec Pierre Tombal...
Le manque d'inspiration désormais flagrant qui plane au-dessus de cette série au concept pourtant simple (mais pas franchement original : la vie d'un flic) est compensé par l'injection d'un maximum de gags liés à la vie privée de l'agent, voire même à quelques planches dont le scénario aurait pu servir à n'importe quel personnage (voir le gag du chien, plutôt poilant par ailleurs).
Globalement, le lecteur fragile du cœur ne risque pas de claquer d'une crise de rire à la lecture de cet album. Bien que destinée à un public clairement enfantin, la série gagnerait à s'arrêter avant de sombrer, comme certaines consœurs, dans la galerie de vignettes au scénario anémique.