7/10Le silence de Lounès

/ Critique - écrit par plienard, le 09/01/2014
Notre verdict : 7/10 - Un album dont il faut parler

Tags : baru nouredine lounes algerie pere silence litterature

Un album de Baru, c'est toujours un petit événement. Pour cette raison, on le met à l'honneur chez KRINEIN.

Baru est un nom qui doit commencer à vous parler si vous côtoyez notre site depuis un moment. Président du 38ème festival international de la bande dessinée à Angoulême, auteur du célèbre Quéquette blues, on a pu récemment lire Canicule (adaptation d’un roman de Vautrin) chez Casterman. Toujours chez le même éditeur, on le retrouve pour Le silence de Lounès où il signe le scénario d’un livre engagé (comme toujours).


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Nouredine est le fils de Lounès, un kabyle arrivé en France juste après la guerre d’indépendance d’Algérie et venu travailler dans les chantiers de Saint-Nazaire. Nouredine se lie d’amitié avec Gianni, un fils d’immigré italien. Le père du premier a trouvé du boulot grâce au père du second. Le milieu est prolétaire et les enfants vont suivre les traces de leurs ainés et s’engager dans la lutte des classes. Mais Nouredine doit aussi lutter contre le racisme anti-arabe et le silence de son père sur la guerre d’Algérie dans laquelle il n’a rien fait. Rien fait ? C'est ce qu'il croit. Car si Nouredine avait su, il n’en serait peut-être pas là aujourd’hui ...

Cet album, c’est du Baru tout craché, dessiné avec honneur par Pierre Place (auteur de Celle qui réchauffe l’hiver chez Delcourt, et Au rallye chez Warum). Mais il souffre aussi de survoler de nombreux sujets sans jamais réellement les approfondir : le racisme, l’intégration, l’engagement social, l’intégrisme. Remarquez, il suffirait de lire les albums de Baru pour cela. On survole donc ces thèmes, privilégiant le parcours des personnages et leur chemin psychologique. La fin de l’album rattrape un peu la sensation de survol avec une conclusion choc qui en dit long sur le pouvoir d’intégration de la France.


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