120 blagues de Schtroumpfs - Tome 2
Bande Dessinée / Critique - écrit par athanagor, le 29/07/2008 (Tags : schtroumpfs peyo blagues tome dupuis pirlouit johan
Par une succession de strips, le Studio Peyo nous raconte le quotidien des Schtroumpfs, et on y découvre un désœuvrement à la hauteur des pires cités HLM.
Les Schtroumpfs sont de retour quelques mois seulement après leur dernière apparition dans Les Schtroumpfs et le livre qui dit tout. Point d'étonnement surtout et restez calme, il ne s'agit pas ici de l'adoption, par les auteurs, d'une cadence identique à celle de certaines séries qui, au détriment de la
Mais y'a rien d'autre dans cette forêt ! qualité, produisent entre deux et trois albums à l'année, pour payer la retraite de leurs auteurs autrefois talentueux. Non, il s'agit d'une mise en forme de ce que le Studio Peyo produit pour s'amuser à l'exercice du strip avec ces petits personnages bleus, exercice délicat s'il en est. L'équipe Peyo ne s'en sort ici que grâce au respect que nous inspire le Grand Schtroumpf dans toute sa doyenneté. En effet, contrairement à nombre de leurs confrères qui ne se la donnent jamais autant que dans l'expression sèche et nerveuse du strip ou de la page, les Schtroumpfs sont décidément un peuple qui s'épanouit pleinement dans l'aventure complète, avec un chat ou un congénère enragé et violet aux fesses.
La raison en est toute simple : les Schtroumpfs, c'est rien qu'un gros ramassis de
Libre cours à l'imagination de ceux
déçus par la précédente critiquebranleurs patentés. Vous voulez des preuves, et bien en voilà : nous avons vu précédemment que Gargamel débarque toujours dans le village à l'heure de l'apéro, et il pourrait difficilement faire autrement, cette activité des Schtroumpfs occupe 6 heures de leurs journées ; deuxièmement, l'année schtroumpfe compte 300 jours fériés, sans compter les week-end ; troisièmement, on a encore jamais vu de schtroumpf comptable (et si ça c'est pas une preuve !). On l'aura donc compris, le nombre d'opportunités dans lesquelles on peut trouver les Schtroumpfs dans des situations suffisamment cocasses pour nous arracher un sourire sont rares, car leurs activités se comptent elle-mêmes sur les doigts d'une patte de mérou.
Il y a la fête du village (300 soirs par an donc), la séance de peinture de la maison champignon, les expériences du Grand Schtroumpf, le serrage de schtroumpfette dans le parking d'Au Champ et l'humiliation du schtroumpf à lunettes dans les vestiaires du gymnase. Comme les Schtroumpfs ne sont pas du genre à chercher un boulot, tous les strips se concentrent donc sur ces activités et immanquablement les mêmes blagues, légèrement customisées d'un coup sur l'autre, s'égrènent le long d'une lecture qui, fort heureusement, ne s'éternise pas. Un seul strip est véritablement drôle, et une fois encore il s'agit d'une histoire sans parole (comme la
plupart des strips valables), où le comique de situation se suffit à lui-même et aurait souffert des textes souvent lourds de l'ouvrage. On constate que les Schtroumpfs peuvent être intrinsèquement comiques grâce à ces seuls éléments que sont la sympathie qu'ils nous inspirent, comme le ferait un vieux camarade (il sont là depuis si longtemps), et la spécialisation de chaque élément qui offre, plus que les évènements qu'ils rencontrent, des sujets propres à se bidonner un bon coup.
Dommage donc que les textes et les situations que ces derniers exploitent soient si peu souvent à la hauteur de ces personnages, pourtant si petits, et ne viennent le plus souvent, au détriment d'une fluidité attendue, qu'expliquer une blague qu'on avait bien compris, merci !