5.5/10Mars aller retour

/ Critique - écrit par plienard, le 19/09/2012
Notre verdict : 5.5/10 - Histoire spatiale spéciale (Fiche technique)

Tags : mars mission nasa terre retour vaisseau wazem

Être auteur de bandes dessinées est un métier merveilleux, mais aussi très difficile. Le stress de la page blanche, le manque d’inspiration, les lecteurs au rendez-vous ou pas, sont le quotidien et parmi les interrogations de nombreux artistes. Pierre Wazem est de ceux-là. Sauf que pour lui, ça dure depuis trop longtemps. Il faut dire, il n’y met pas beaucoup du sien. Ancien auteur à succès, tout le monde attend de lui une nouvelle bande dessinée. Ça apporterait, au moins un peu, de beurre aux épinards. Mais il s’en fout. Il faut dire, il se la pête un peu, Pierre. D’ailleurs, c’est une m_rde (c’est pas moi qui le dit, c’est lui !). Il fuit sans cesse. Lorsqu’il y a cette rencontre avec un hérisson avec un dossard, puis cette cabane abandonnée où l’on voit Mars se rapprocher à travers le trou du plancher.


DR.
Pierre Wazem est l’auteur de cette bande dessinée sur ... Pierre Wazem. Et pour tout dire, s’il avait voulu faire en sorte qu’on le trouve antipathique, il n’aurait pas fait autrement. Pierre Wazem se définit comme une merde, je dirais plutôt un con (mais on est tous le con de quelqu’un), nombriliste, jaloux et menteur avec les autres et lui-même. Vous vous demandez si je parle de l’auteur ou du personnage. Eh bien, je n’en sais trop rien moi non plus, tant l'auteur nous met le doute.

Mars aller-retour, c’est un peu une autobiographie, une critique acerbe et violente contre lui-même. Sauf que les autres s’en prennent un peu aussi plein la gueule. D’ailleurs les cinquante premières pages vous mettent en colère. Qu’est-ce que c’est que ce type qui trompe sa femme à tour de bras, insulte ses collègues, n’arrête pas de se plaindre ? Pourtant la magie (le talent ?) opère. En tout cas, la qualité de la narration et la qualité graphique (son originalité) nous fait nous accrocher jusqu’au bout.

Un drôle de bouquin que celui-là. Irascible et envoûtant, l’auteur se fait une séance de psychothérapie gratuite. Et en plus, c’est nous qui l’avons payé. Pour finir, je me demande de qui je suis le con ?


DR.